Vienne, 7 février 1948, il est 19 heures. Nous sommes dans la capitale en ruines d’une Autriche désemparée. Il neige.
Un homme pousse la porte de l’Hôtel Sacher, à côté de l’Opéra d’Etat. Son regard a beau chercher les signes d’une grandeur passée, seul le célèbre Bar bleu semble rappeler un prestige suranné de ce palace prestigieux. Pour oublier les frimas du dehors, l’homme s’y précipite et se fait servir un whisky… qui s’avère de qualité médiocre. De contrebande, peut-être. Qu’est-ce qui n’est pas de contrebande à Vienne, à cette époque ? Il va l’apprendre à ses dépens.
Qui pourrait deviner que cet anonyme qui contemple son whisky dans le bar du Sacher à Vienne est un écrivain doublé d’un agent secret ?
Graham Greene est à Vienne pour écrire, à la demande du producteur Alexander Korda. Il cherche l'inspiration pour le scénario d'un film qui marquera l'histoire du cinéma. Le Troisième Homme, Grand Prix du Festival de Cannes en 1949, plonge le public dans le Vienne d'après-guerre et propose un cocktail littérature, cinéma et espionnage qui fera très bon ménage.
L'auteur et scénariste britannique puise les éléments d'intrigue de son histoire dans son propre vécu d'agent du MI6, mais aussi de l'ambiance pesante de Vienne, divisée alors, comme l'Allemagne, en 4 quatre secteurs d'occupation alliés. Occupation policière et militaire, réseau d'espionnage étendu dans la capitale autrichienne et rendez-vous mystérieux, trafic de médicaments ou réseaux d'égouts pour franchir incognito les quatre différents secteurs, découvrez les origines de ce chef-d'œuvre du 7e art.