Des décisions contestées, des clubs qui s’insurgent par communiqués, réplique des grands patrons, l’arbitrage (vidéo) a fait couler beaucoup d’encre et de salive ces derniers jours en Pro League.
"Le VAR fait polémique depuis son arrivée en Belgique en 2017", rappelle Frank Peterkenne d’emblée sur le plateau de La Tribune. Mais ces derniers jours les polémiques se sont multipliées. A commencer par le coup de coude de Tajon Buchanan contre Gand. "On se demande à quoi cela sert d’avoir autant de caméras, si on ne voit pas ce genre d’actions et s’il n’y a pas de sanctions ?". La Gantoise et Hein Vanhaezebrouck ont forcément réagi. Le club a envoyé une lettre de protestation aux instances de l’arbitrage belge.
Pour calmer la tempête, on a convoqué une table ronde autour de l’arbitrage. Les instances de l’arbitrage reconnaissent 2 à 3% d’erreur. "Je ne sais pas comment, ils sont arrivés à ce chiffre. Reconnaissons qu’il y a plus de bonnes que de mauvaises décisions et que la proportion de mauvaises décisions est sans doute infime. Le problème, c’est que le VAR ne concerne que des phases (penalty, carton rouge, validation ou non d’un but) qui orientent des matches. Cela fait donc forcément beaucoup parler dans les clubs. Et cela crée l’hostilité", résume Frank Peterkenne.
Trois pistes sont proposées pour faire avancer les choses.
Premièrement, la professionnalisation des arbitres. Il n’y a pas assez d’arbitres pour assurer le suivi de tous les matches et du coup certains doivent travailler sur deux rencontres le même jour, avec les soucis de concentration que cela peut entraîner.
Deuxièmement, il y a aussi un manque de transparence. "On annonce "VAR check", mais on ne sait pas ce qu’il se passe. On ne sait pas ce qui est en train d’être vérifié", souligne notre journaliste. Au mondial des clubs pour la première fois, on a entendu un arbitre expliquer sa décision. Une manière de faire inspirer d’autres sports comme la NFL.
Troisièmement, cela ne doit pas concerner que les arbitres, cela doit concerner les entraîneurs, les joueurs. "Si vous mettez sans cesse – comme le font certains – la pression sur les arbitres, qui sont des êtres humains, comment voulez-vous espérer qu’ils gardent leur sérénité au moment de prendre la bonne décision. Il faut être cohérent Il faut arrêter de mettre la pression sur les arbitres et attendre que l’arbitrage soit à 0% d’erreur", plaide Frank Peterkenne.
L'arbitrage, bien avant le VAR, a toujours été au centre des débats dans le monde du foot. "Avec le VAR, on a enlevé une partie de romantisme mais aussi une partie arbitraire".