Le virologue Marc Van Ranst était surpris, mercredi, à l’issue de la conférence de presse du Conseil national de sécurité par les mesures d’assouplissement, a-t-il dit sur VRT NWS. "Quand on voit les chiffres, ce n’est certainement pas le moment d’assouplir. Il ne faut pas être un grand virologue pour prédire que les chiffres vont encore augmenter ces prochaines semaines", a déclaré Marc Van Ranst.
Malgré l’augmentation du nombre de cas de contamination au coronavirus, le Conseil national de sécurité a annoncé mercredi un certain nombre d’assouplissements. Par exemple, chacun pourra avoir des contacts proches avec cinq personnes maximum hors de la famille, les masques ne seront plus obligatoires partout au 1er octobre et la quarantaine obligatoire sera ramenée à 7 jours.
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"Ces mesures sont en contraste frappant avec la réalité", estime le virologue. "Le but de ce conseil était en effet s’assouplir les choses mais nous sommes dépassés par la réalité. Quand on regarde les chiffres, ce n’est pas moment. Il faut s’attendre à de gros problèmes ces prochaines semaines si on ne fait rien".
Marc Van Ranst comprend toutefois certaines mesures. "Il est en effet ridicule que les gens doivent porter des masques partout, même dans des endroits où presque personne ne passe. C’est aussi difficile de maintenir une bulle de cinq personnes dans les familles. Mais j’espère que chacun ne verra pas cinq personnes maintenant car cela deviendra difficile", ajoute-t-il.
Emmanuel André se montre lui aussi critique
Un baromètre de l’épidémie sera implémenté progressivement dans notre pays, au niveau national, régional mais aussi provincial. Il doit encore être affiné. Il fonctionnera sous forme de paliers. Plus la situation s’aggravera, plus des mesures de restrictions devront être prises. Ce baromètre se basera principalement – mais pas seulement – sur l’évolution du nombre d’hospitalisations.
Réaction d’Emmanuel André à ce sujet : "On sent ici un pas en arrière en matière de qualité du conseil aux autorités. Nous disposons aujourd’hui d’indicateurs précoces fiables. Les reléguer en éléments accessoires dans la gestion de la crise montre que nous sommes (encore) en mode réactif."
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