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Le volley belge aux portes d’une victoire en Coupe d’Europe : "Le succès de Roulers ? On réfléchit à chaque euro qu’on investit"

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Par Erik Libois

Le football belge est en fête car il place 3 clubs (Union Saint-Gilloise, Anderlecht, La Gantoise) en quarts de finale européens… Le dernier trophée européen du foot noir-jaune-rouge remonte à 1988, la Coupe des Vainqueurs de Coupe du Malines de Michel Preud’homme, feu Lei Clijsters, Piet Den Boer et Aad de Mos face à Ajax (1-0).

Mais le volley belge est en train de faire mieux que cela : si Roulers, le meilleur club belge avec Maaseik, remporte deux petits sets ce mercredi soir face à l’ogre Modène, le club le plus titré d’Italie, la Coupe CEV (2e compétition en valeur, après la Ligue des Champions) sera dans la poche !

Mercredi passé, Roulers a forgé un exploit retentissant en allant littéralement émietter Modène dans sa propre salle 0-3. Un master-class tactique et collectif du club flandrien qui pourra même se permettre de perdre 2-3 ce match retour pour éviter le fameux golden set et soulever le trophée. Un trophée que les mêmes Roulariens avaient décroché en 2001… unique victoire européenne à ce jour du volley belge !

Le Président de Roulers, Rik Vervisch
Le Président de Roulers, Rik Vervisch © BELGA

Je suis un peu nerveux et pour mon petit cœur, j’espère qu’on va vite décrocher les deux premiers sets et qu’après, on sera tranquille… " sourit le Président Rik Vervisch.Je m’attends à un match difficile, car le coach adverse était furieux après le match aller. Modène a encore perdu ce week-end en championnat et nos adversaires vont venir avec le couteau entre les dents. Vous savez, c’est toujours une loterie : contre Piacenza au tour précédent et lors du match aller à Modène, la pièce est tombée du bon côté pour nous, mais il faut rester prudent… Sur papier, Modène reste beaucoup plus fort que nous : rien que le salaire de ses deux joueurs-stars équivaut… à toute notre masse salariale ! "

" La force du collectif et un staff hyper-créatif "

Avec un budget annuel de 2,5 millions d’euros, Roulers affiche des moyens... cinq fois moins élevés que les grosses écuries européennes venues d’Italie, de Turquie et de Pologne.

Le succès de notre histoire, c’est une structure très stable où on investit le mieux possible chaque euro dont on dispose, et sans faire de folie " reprend le Président Vervisch. " Nous avons des sponsors fidèles, la Ville de Roulers nous soutient beaucoup et notre cellule de recrutement travaille non-stop pour dénicher les joueurs dont le profil sportif mais aussi humain correspond à notre projet. Les joueurs arrivent très jeunes chez nous et nous faisant tout pour les intégrer et qu’ils se sentent heureux. Quand ils repartent, ils gardent de bons souvenirs de leur séjour chez nous. Notre projet d’équipe est basé sur le collectif : nous n’avons pas de stars chez nous, juste des joueurs expérimentés qui structurent l’équipe et encadrent les plus jeunes pour les faire progresser. Notre école de jeunes abrite 180 joueurs et joueuses dès l’âge de 5 ans, et le but est de les faire grandir le mieux possible. Je dois aussi souligner les qualités du staff de notre équipe professionnelle : c’est un staff très créatif sur le plan tactique. Le coach Steven Vanmedegael et son adjoint ont visionné 14 matches de notre adversaire, et cette préparation dans les moindres détails nous a permis de surprendre ! "

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" Si la France avait une frontière plus à l’Est… "

Club belge le plus titré (13 championnats, 15 Coupes, 5 participations au Final Four européen et 2 finales de Coupes CEV), Roulers touche le plafond avec Maaseik.

On aimerait encore grandir mais on bute sur les limites du marché belge. Si la frontière franco-belge était 30 km plus à l’Est (sic), on jouerait dans un grand championnat avec 16 à 18 clubs de haut niveau. En Belgique, on a 9 clubs parmi l’élite et c’est impossible de progresser… On devrait suivre l’exemple du basket et disputer un championnat avec les Pays-Bas, car nous renforcer dans les limites du championnat belge n’a plus de sens pour nous (sic). Il manque aussi des clubs de haut niveau en Wallonie et je rêve de projets du côté de Liège, Namur, Charleroi ou même Bruxelles. Il y a sûrement du potentiel là-bas, mais cela prend du temps et de l’argent… "

Le coach de Roulers, Steven Vanmedegael
Le coach de Roulers, Steven Vanmedegael © BELGA

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