Tous les partis vous le diront : ce n’est qu’un sondage ! C’est surtout ce qu’on entend chez ceux pour qui les chiffres sont mauvais et cette fois, le sondage Kantar pour la RTBF et La Libre risque de faire de nombreux déçus.
Façon puzzle
L’éparpillement des voix se généralise. Le phénomène se renforce en outre par le succès de formations qui, quoiqu’on dise, n’ont pas vocation à gouverner, étant incapables, par nature, d’arriver à un compromis, avec n’importe quel autre parti politique.
Leur radicalité fait leur succès. Surtout dans un système institutionnel qui a érigé le compromis pratiquement au rang de beaux-arts ! Le PTB ou le Vlaams Belang se contentent de leur réduit, de plus en plus vaste.
Les formations historiques se réduisent et les nouveaux venus (écologistes et N-VA) qui ont accepté de " jouer le jeu ", ont de quoi s’en mordre les doigts. La constitution des prochaines majorités s’annonce hasardeuse. Cela explique sans doute aussi le parfum préélectoral actuel. Les partis sont nerveux.
PTB et Vlaams Belang
Toutes les formations " gestionnaires " se voient sanctionnées, même Les Engagés dont la mue tarde à convaincre alors qu’ils ne participent à aucun exécutif ou à l’inverse Vooruit, dont le ripolinage et la participation au seul gouvernement fédéral permettent aux socialistes du Nord de retrouver des couleurs dans un contexte où le PVDA reste à la peine.
En Wallonie, les socialistes demeurent en dessous de leur minimum historique de 2019. Les libéraux retrouvent un niveau en dessous duquel ils ne sont plus descendus depuis 40 ans (bien loin des 30% ambitionnés par leur président), les écologistes se retrouvent à nouveau à la peine là où la énième mutation du PSC ne prend pas.
A Bruxelles, la lutte pour la place de premier parti s’annonce serrée mais augure également d’une majorité hétéroclite. En Flandre, les deux partis nationalistes peuvent légitimement espérer une majorité commune alors que libéraux et chrétiens-démocrates s’enfoncent et que le poids de la gauche y demeure relatif. D’ailleurs, le PTB en mode PVDA ne convainc pas ; la mission d’évangélisation rouge de la Flandre, confiée à Raoul Hedebouw semble un échec.
Certes, beaucoup de choses peuvent intervenir d’ici le méga-scrutin de mai 2024 mais les places seront chères sur les listes des partis perçus comme faisant partie du " système ". Le dégagisme menace.