Nous voulons consommer "bien" dans tous les sens du terme : manger des fruits de saison, favoriser les commerces locaux, boire dans des gourdes, s’habiller plus éthique, manger moins de viande…Tous ces gestes du quotidien étiquetés comme "écolos", perdent, contre toute attente, non seulement ceux qui ne le font pas mais aussi ceux qui les pratiquent. Sur Twitter, le hashtag #ecofatigue met en lumière l’exaspération des internautes face à l’insuffisance de l’écologisme. "Dès que tu penses que tu fais quelque chose de bien comme recycler, quelqu’un d’autre te trouvera toutes les raisons pour te montrer que ce n’est pas écologique", peut-on lire dans un tweet.
Selon un rapport de l’ONG internationale Carbon Disclosure Project datant de 2017, plus de 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre émaneraient de seulement 100 entreprises.
Les individus qui souhaitent opérer à leur échelle des changements se sentent impuissants face aux multinationales.
Dans l’étude "Faire sa part ?" du cabinet de conseil Carbone 4, réalisée en 2019, les auteurs écrivent : "L’engagement des individus et des ménages vers une décarbonation des modes de vie est assurément incontournable et pour autant insuffisant pour atteindre les objectifs de réduction et viser la neutralité carbone de la France en 2050. Ils expliquent que même dans l’hypothèse d’un changement de comportement très significatif (végétarisme, arrêt de l’avion, trajets en vélo, rénovation thermique de son logement…), un individu seul ne parviendrait à réduire son empreinte carbone que de 45%. Il faudrait pourtant descendre à 80% pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris (à l’horizon 2050).