Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Union Européenne a misé sur une cascade de sanctions économiques envers la Russie. Objectif : faire tomber l’agresseur dans la récession. Mais celui-ci est-il réussi ? Embargos, restrictions, et sabotages des gazoducs Nord Stream, ont aussi entraîné une crise énergétique sans précédent sur le vieux continent. Dans Le fin Mot, Éric Chaney, conseiller économique à l’Institut Montaigne, tente de répondre à cette question : l’économie russe se porte-t-elle mieux que la zone euro ?
Les sanctions occidentales envers la Russie (dont l’embargo sur le charbon, le pétrole, l’isolement des banques russes, ou encore l’interdiction de l’exportation dans le secteur des technologies) devaient amener à l’effondrement de son économie, pour provoquer la fin de la guerre en Ukraine. Le FMI projetait même une baisse conséquente du PIB de la Russie de 6%. Mais cette récession annoncée n’a pas eu lieu en 2022, descendant "seulement" de 2,1%. Moscou fait donc mieux que résister… et devrait même profiter d’une légère croissance en 2023, à hauteur de 0,3%. Le FMI estime que la zone Euro connaîtra aussi une croissance de 0,7%. Pour 2024, les projections accordent même une meilleure croissance à la Russie (+2,1%) qu’à la zone Euro (+1,6%).
Alors comment interpréter ces chiffres ? Les sanctions occidentales ont-elles réussi à plomber l’économie russe ?