La baisse de la TVA de 21% à 6% sur l’électricité et le gaz n’aura pas permis longtemps d’éviter un lourd impact de l’augmentation des prix de l’énergie sur le pouvoir d’achat des ménages.
En Flandre, le régulateur flamand de l’énergie, la VREG vient de publier des chiffres.
La VRT les a relayés ce mardi. L’augmentation des prix de l’énergie est telle qu’elle contrebalance l’effet baisse de TVA voulu par le gouvernement. Ce que le régulateur flamand constate vaut aussi pour Bruxelles et la Wallonie puisque l’augmentation des prix de l’énergie est identique dans les trois régions.
Si l’on prend l’électricité, par exemple, l’entrée en vigueur de la baisse de la TVA n’aura permis de faire sentir ses effets que pendant un mois. Pour une famille flamande moyenne, le mois passé, le passage de la TVA de 21 à 6% avait permis un gain de 237 euros sur une base annuelle. Depuis, le prix de l’électricité a à nouveau fortement grimpé. Pour la même famille moyenne, il ne s’agit plus d’un gain, mais d’une augmentation de 240 euros sur base annuelle.
Même en ne payant que 6% de TVA, les tarifs étant plus élevés, la facture moyenne d’une famille est plus salée qu’en février, avant l’entrée en vigueur de la réduction de la TVA.
Selon le régulateur flamand de l’énergie, une famille qui conclut un contrat aux conditions du mois d’avril devra payer, en moyenne, 1708 euros pour l’année, ce qui constitue, selon la VREG, un nouveau record. En mars, l’effet baisse de la TVA et les tarifs en vigueur à ce moment-là permettaient d’espérer "limiter" la facture à 1468 euros pour l’année.
Pour le gaz, c’est même pire, car les prix ont encore plus flambé que ceux de l’électricité, annulant d’autant plus tout effet "baisse de la TVA". Une famille flamande qui a conclu un contrat de gaz naturel en avril doit s’apprêter à payer 3659 euros pour sa consommation annuelle, de quoi battre légèrement le record de janvier.
Les mesures prises par le gouvernement ne sont donc plus suffisantes pour contre l’augmentation des prix de l’énergie. "Les mesures qui ont été décidées n’ont pas permis de baisser la facture des ménages", constate Charlotte de Montpellier, économiste chez ING. "Cela ne veut pas dire qu’elles n’ont pas eu d’effets. Si elles n’avaient pas été mises en place, on aurait une augmentation plus importante de la facture des ménages", poursuit l’économiste. Les mesures ont donc permis de limiter la hausse. "Malheureusement, l’évolution à l’international sur les marchés a fait que les prix de l’énergie ont fortement augmenté et cela n’a pas permis de compenser cette très forte hausse", ajoute Charlotte de Montpellier. Cela pénalise d’autant plus la Belgique car elle doit importer une bonne partie de son énergie.