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"L’effet JO" : quand le sport de haut niveau fait vivre les clubs régionaux

Le hockey, comme de nombreux sport bénéficie de l"effet JO" et devrait voir ses inscriptions augmenter.

© Getty Images/Maskot

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Par Samuël Jude

Gymnastique, hockey, athlétisme… La liste des disciplines où ont brillé les athlètes belges aux Jeux Olympiques de Tokyo est longue. Au lendemain d’un des plus grands événements sportifs de la planète, les clubs de sport de notre petit pays espèrent bien profiter d’un "effet JO" pour booster le nombre de leurs affiliations.

La médaille d’aujourd’hui est parfois la graine du succès de demain. Nafi, Nina ou encore les Red Lions, en remportant l’or dans une compétition extrêmement médiatisée, sont devenus des inspirations pour certains. Des porte-étendards de leurs disciplines. Alors, il n’y a rien d’étonnant au fait que les clubs sportifs de ces disciplines s’attendent à une hausse de l’intérêt envers leur sport.

Un "effet JO" que l’on connaît bien en athlétisme. "Ça se marque toujours, il faudra attendre la rentrée en septembre pour constater le réel bénéfice des Jeux mais à chaque édition ça se marque. Chez les plus âgés qui reviennent pratiquer particulièrement" déclare Michel Plumat, le président de l’Olympic Saint-Ghislain athlétisme.


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"L’effet des JO est en revanche très ciblé. Pour l’instant c’est surtout notre heptathlonienne qui brille, c’est là-dessus que des vocations se développent. Dans notre club, on remarque un fort intérêt des jeunes pour les épreuves multiples". Mais s’il faut attendre septembre pour évaluer le gain de membres, c’est aussi car l’athlétisme a connu un gain de popularité assez inattendu.

Le coup de pouce de la crise sanitaire

"Cette année, c’est un peu particulier, car on a déjà connu une suraffiliation liée à la crise sanitaire. L’athlétisme est une discipline chanceuse dans ce malheur. C’est une discipline de plein air où il est facile de répartir les enfants en différents groupes. L’athlétisme a été un refuge pour un tas de jeunes sportifs qui ont été privés de leur sport et qui, après une période de latence, ont décidé de s’affilier", affirme le président.

Mais si du côté des pistes on se réjouit d’accueillir de nouveaux arrivants depuis des mois, dans les gymnases, on compte sur l’engouement autour de la médaille d’or de Nina Derwael pour attirer de nouveaux membres.

"On compte sur un effet positif des Jeux Olympiques pour relancer les inscriptions au club, car nos deux saisons tronquées par la crise sanitaire nous ont fait très mal", confie Gérard Meurant, secrétaire du club de gymnastique Hémérocallis à Mons. Le club montois a vu son nombre d’affiliés être divisé par deux à cause de l’arrêt des entraînements en salle et des contraintes liées à leur reprise.

Mais pour le secrétaire, l’espoir est loin d’être perdu. "Nous avons déjà remarqué l’effet de la médiatisation des JO sur notre club. Dans la période qui a suivi les Jeux de 2016 à Rio, nous sommes passés d’environ 400 à 600 membres".

De son côté, la fédération francophone de gymnastique dénombre une perte de près de 5000 membres durant les années covid.

Le hockey belge, l’exemple type de l’effet JO

La victoire des Red Lions en finale olympique
La victoire des Red Lions en finale olympique © Belga Image

Si l’on ne devait choisir qu’un seul sport pour mettre en évidence "l’effet JO", ça serait certainement le hockey tant l’ascension de la ligue est fulgurante. Depuis la première participation des Red Lions aux Jeux de Pékin en 2008, l’Association Royale Belge de Hockey note une hausse d’environ 10% d’affiliés par an.

Une explosion que confirme Edwin Vanhelleputte, le président du Royal La Louvière Hockey Club. "A la louche, depuis 2008 nous sommes passés de 300 à 480 membres dans le club. C’est quelque chose dont nous sommes assez fiers étant donné que la région du centre est plutôt dominée par la culture du football".

C’est un sport propre où les joueurs respectent les règles du fair-play

Selon lui, cette explosion du hockey belge, on la doit autant aux performances de l’équipe nationale qu’aux valeurs intrinsèques de ce sport. "Ce que les parents voient quand ils regardent un match comme la finale olympique de hockey, c’est un sport propre où les joueurs respectent les règles du fair-play. Ça motive à inscrire son enfant dans ce sport". Même son de cloche du côté du Louvain-la-Neuve Hockey Club qui est passé de 700 à 1500 membres ces 5 dernières années.

Pour Gorga Aguirre, le président louvaniste, ces bons résultats sont une opportunité pour continuer à voir plus grand sous les prismes de l’amélioration de l’infrastructure et de la formation.

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