Les Belges du bout du monde

Leïla Belkhir à Kerkennah, printemps arabe Inch’Allah !

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Par Edith Vallée via

Les Belges du Bout du Monde partent en Tunisie avec Leïla Belkhir, professeure à L’UCLouvain et infectiologue à Saint-Luc et Arnaud Dandoy, juriste et criminologue, chargé de recherche pour l’association Avocats Sans Frontières en Tunisie, le berceau du Printemps Arabe.

 

Le parcours incroyable de Leïla Belkhir

Le grand public connaît l’infectiologue que l’on a beaucoup vue dans les médias ces deux dernières années mais il connaît moins bien la femme qui se cache derrière… Fille d’immigrés, ses parents tenaient une pompe à essence à Charleroi. Son papa est arrivé de Tunisie à 17 ans et sa maman l’a rejoint un peu plus tard. Ils se sont construits à partir de rien, mais à force de travail et de volonté, ils ont offert à Leïla et à sa sœur, une vie agréable dans un cadre multiculturel.

Elle nous raconte ses origines tunisiennes dans cette vidéo réalisée par Sarah Joveneau

Leïla Belkhir, médecin infectiologue et enseignante...

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Leïla Belkhir est née à Charleroi. Elle a fait ses études primaires à l’institut Notre-Dame de Charleroi, sa 5e année primaire à la mission française de Sfax en Tunisie et à l’institut de la Providence à Wavre jusqu’à la rhéto. Ses trois premières années de médecine aux Facultés universitaires Notre-Dame de la paix à Namur et les quatre dernières années à UCLouvain Woluwe ainsi que sa spécialisation.

L’intelligence de sa maman, et le courage de son papa…

Très courageuse, elle apprend vite la valeur du travail. Professeur à l’UCLouvain, rien ne la prédestinait à occuper le devant de la scène médiatique durant le Covid et pourtant elle devient rapidement la porte-parole d’un secteur sous haute pression durant la pandémie. Pédagogue et d’une simplicité déconcertante, elle s’est portée volontaire pour éclaircir les multiples facettes de ce sujet complexe.

La Belgique et la Tunisie font partie d’elle, comme avoir un père et une mère…

Leïla Belkhir nous parle avec passion de sa vie, de son travail et des liens forts qu’elle partage avec la Belgique et le pays d’origine de ses parents.

En Belgique, il y a une certaine rigueur qui lui manque parfois en Tunisie. En Tunisie, par contre, il y a ce côté bruyant, enthousiaste parfois, presque sans retenue, qui lui plaît (en tout cas, quelques semaines par an).

C’est grâce à l’amour que Leïla a pu concrétiser ses projets. Aimer les gens qui l’entourent, aimer ce qu’elle fait, aimer aider les autres, être entourée de personnes qui l’aiment aussi…

Leïla Belkhir, de nature passionnée, est passionnée par ce qu’elle fait, c’est une chance et un bonheur extraordinaire. Pour elle, l’avantage, quand on est médecin, c’est que l’on peut directement voir aussi si on apporte quelque chose aux patients ou pas. Les échanges avec ses patients, ses collègues la nourrissent.

Arnaud Dandoy, notre belge du bout du monde en Tunisie

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Arnaud Dandoy est né à Bruxelles, il a étudié le droit aux Facultés Saint-Louis et à l’UCLouvain. Il a ensuite fait un master complémentaire en droit pénal européen et en criminologie à l’université de Gand. Dans le cadre de ce master, il a eu l’opportunité de passer six mois en Angleterre, à Canterbury. C’est là que l’idée d’une thèse en criminologie est apparue. Le sujet : la violence à l’égard du personnel humanitaire. Quatre ans plus tard, il décroche un poste à l’université de Port-au-Prince où il enseigne durant sept ans sans oublier de s’adonner à sa passion pour la magie et l’illusionnisme.

En parallèle, il a réalisé plusieurs missions de consultation pour des ONG internationales ainsi que pour les Nations Unies. L’essentiel de ses recherches en Haïti concernait le milieu carcéral. A la suite du COVID, il a quitté Haïti pour revenir quelques mois à Bruxelles.

C’est en suivant les évènements de Sidi Bouzid qu’Arnaud a commencé à s’intéresser à la Tunisie. Son cousin travaillait à l’époque pour ASF, et lui avait parlé des nombreux projets mis en œuvre en Tunisie, notamment autour de la justice transitionnelle visant à traiter les séquelles de violations généralisées des droits de l’homme et de la répression politique durant le régime de Ben Ali. En parallèle, il a commencé à se passionner pour l’histoire de la Tunisie. C’est une terre de héros et de légendes, Elisa, Hannibal, la Kahina. Plus de trois mille ans d’Histoire réunit sur un si petit territoire. Il y avait de quoi emballer son imagination.

Lorsqu’il a découvert la Tunisie, Arnaud a été impressionné par le fort contraste entre la Tunisie version "carte postale" et la réalité vécue aux quotidiens par les Tunisiens (nes). La Tunisie traverse une crise politique et économique majeure. Les violences policières sont encore très nombreuses. Chaque jour, ils prennent en charge des personnes victimes de violations graves de leur droit, qu’il s’agisse de membres de la communauté LGBT victime de torture (on pratique encore en Tunisie le test anal) que des consommateurs de stupéfiants qui font face à des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison.

Actuellement installé dans la banlieue de Tunis, près du village pittoresque de Sidi Bou Saïd, il officie dans le bureau local d’ASF (Avocats Sans Frontières) pour défendre les droits de l’homme dans son pays d’accueil.

Lorsqu’il a découvert la Tunisie, Arnaud a été impressionné par le fort contraste entre la Tunisie version "carte postale" et la réalité vécue aux quotidiens par les Tunisiens (nes). La Tunisie traverse une crise politique et économique majeure. Les violences policières sont encore très nombreuses. Chaque jour, ils prennent en charge des personnes victimes de violations graves de leur droit, qu’il s’agisse de membres de la communauté LGBT victime de torture (on pratique encore en Tunisie le test anal) que des consommateurs de stupéfiants qui font face à des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison.

Actuellement installé dans la banlieue de Tunis, près du village pittoresque de Sidi Bou Saïd, il officie dans le bureau local d’ASF (Avocats Sans Frontières) pour défendre les droits de l’homme dans son pays d’accueil.

Arnaud pense qu’il ne serait pas là où il est s’il n’avait pas été privilégié. Il ne s’est pas fait tout seul, il a pu compter sur l’aide précieuse de ses parents qui lui ont permis de suivre un parcours original. Mais encore faut-il oser "sortir du lot". L’idée de travailler toute sa vie dans un cabinet d’avocat ou d’embrasser une carrière académique ne l’a jamais vraiment emballée. Il a préféré toucher un peu à tout, et il mélange les genres en faisant maintenant de la recherche académique pour… Avocats sans frontières…

Les "coups de cœur" d’Arnaud…

  • Le magicien belge Christian Chelman, conservateur du Musée d’Histoire Surnaturelle (Surnateum) : Arnaud est en train d’écrire la biographie du magicien. Il y parle de cérémonies vaudoues, de magie et d’enchantement.
  • Un livre de Gary Victor, un écrivain haïtien, "La piste des sortilèges". A la base d’un spectacle de magie qu’Arnaud a créé dans le cadre du Festival des Quatre-Chemins de Port-au-Prince.

Goûtez au dépaysement proposé par Adrien Joveneau et les Belges du Bout du Monde à 9 heures le dimanche en Radio sur La Première et abonnez-vous au podcast sur Auvio. Retrouvez aussi les histoires et les bons plans de centaines de Belges qui vivent aux quatre coins du monde sur la Carte des Belges du Bout du Monde.

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