Psychologie

Lena Situations violemment critiquée pour sa tenue à Cannes, le culte de la minceur est toujours roi sur les réseaux sociaux

Lena Situations violemment critiquée pour sa tenue à Cannes, le culte de la minceur est toujours roi sur les réseaux sociaux.

© Valery HACHE/AFP

Par RTBF avec ETX via

Léna Mahfouf, mieux connue sous le nom de Lena Situations, a été victime de body shaming lundi après avoir monté les fameuses marches du Palais des Festivals à Cannes dans une somptueuse robe Vivienne Westwood. En cause ? Ses cuisses, qui ne convenaient visiblement pas aux attentes de certains internautes. Une situation qui n'est en rien isolée et qui prouve qu'on est loin d'en avoir fini avec le fameux culte de la beauté.

Les avancées en matière d'inclusion et de positivisme sont indéniables depuis plus de cinq ans et pourtant… On est encore loin d'avoir fait voler en éclats toutes les injonctions, diktats et autres stéréotypes autour de la beauté, notamment de la diversité des corps.

"Trop grosses cuisses, dommage..."

C'est ce que l'on peut actuellement observer au Festival de Cannes, où plusieurs personnalités publiques ont subi de plein fouet les affres des moqueries, critiques et déferlements de haine sur leur physique. Après Anna Biolay, moquée et insultée pour son physique tout comme pour sa réussite qui ne serait, selon certains, due qu'à sa filiation, c'est Lena Situations qui a fait les frais d'une bonne dose de body shaming et davantage encore d'une certaine distorsion entre l'image renvoyée par les réseaux sociaux et la réalité.

Invitée au Festival de Cannes, Lena Situations a fait une apparition très remarquée devant le Palais des Festivals dans une robe issue des archives de Vivienne Westwood et initialement portée par Naomi Campbell.

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Une consécration que n'a pas manqué d'immortaliser la jeune femme sur son compte Instagram à destination de ses 4 millions d'abonnés.

"Je suis trop fière de porter cette pièce d'archives sur le tapis rouge et cette fois-ci, je me sens bien", a publié l'influenceuse française.

Un message qui précède ceux - plus malveillants - reçus à son intention après la publication des premières photos. "Avec ses jambes, elle ne devrait pas mettre ce genre de tenues", "Trop grosses cuisses, dommage", "Elle a grossi" ou encore "Avec son corps de lâche, beurk", peut-on lire parmi les nombreuses critiques essuyées par la jeune femme de 25 ans.

Filtres et retouches imposent une vision irréaliste de la beauté

Lena Situations, qui n'a pas hésité à dénoncer ce déferlement de haine à l'égard de son physique, a également publié un message pour témoigner de son ressenti face à la situation. "J'ai toujours été plus ou moins à l'aise avec mon corps… Jusqu'à ces derniers mois. J'ai pris du poids, j'en suis consciente, ma morphologie a changé, j'en suis consciente, mais internet s'en est rendu compte avant moi, et souhaite bien le partager. (…) Depuis jeunes, on nous projette tellement un corps idéal, un style idéal, que dès que je ne rentre plus dans mon 36, je reçois des 'tu manges bien à la cantine' ou 'félicitations pour le bébé'".

Ces critiques et le témoignage de l'influenceuse révèlent que le body shaming n'est pas mort malgré de nombreuses avancées. Les réseaux sociaux, s'ils ont permis de mettre en avant le mouvement body positive, maintiennent en vie le culte de la minceur.

L'Européenne moyenne fait du 42 !

Au-delà du body shaming, autrement dit le fait d'humilier quelqu'un en raison de son physique, quel qu'il soit, cette situation montre à quel point les standards de beauté ont la vie dure sur les réseaux sociaux et sans doute encore plus à quel point le grand public peut avoir une vision tronquée de la réalité.

La preuve, la taille moyenne des Françaises est bien au-dessus de celle mentionnée par Lena Situations, considérée comme "grosse" par certains internautes. D'après la dernière campagne de mensuration nationale organisée par l'Institut français du textile et de l'habillement (IFTH), ce sont bel et bien les tailles 40 et 42 qui sont considérées comme la moyenne en France.

Cette dysmorphophobie générée par les filtres et autres applications de retouches mais aussi par la promotion de certains actes esthétiques et plus largement par l'apologie de la minceur, a également un impact sur la santé mentale des plus jeunes. C'est ce qu'ont montré plusieurs études scientifiques ces dernières semaines, témoignant du poids des réseaux sociaux sur le bien-être des adolescents, mais aussi de l'attitude positive observée chez ces mêmes jeunes lorsqu'ils s'éloignent de ces plateformes, ou encore de l'inquiétude des parents quant à leur nocivité sur leurs enfants.

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