"C’est une petite fille coquine qui adore rigoler": nous confie Sarah, "Toujours en mouvement, un peu casse-cou, elle se comporte comme une enfant tout à fait classique. Pourtant dès que je l’ai eue dans les bras à sa naissance, j’ai tout de suite constaté qu’elle avait un doigt dépourvu de peau. Et puis elle avait des plaies sur la tête."
Au départ, les médecins ne savaient pas exactement ce qu’elle avait, elle a été conduite aux soins intensifs. Alors, ils ont très rapidement investigué et ont réalisé des biopsies dans sa peau avant de les envoyer à l’hôpital spécialisé de Necker à Paris. Le diagnostic est tombé, la semaine suivante. C’est une épidermolyse bulleuse dystrophique récessive (EB), une forme très grave de la maladie qui affecte les couches profondes de la peau.
La peau d’Angèle est si fragile car il lui manque une protéine, si on la frotte trop fort, elle s’arrache. "Pour nous, le monde s’est effondré": se souvient Sarah, "Le pronostic n’était pas bon car la maladie était très agressive. On nous a annoncé qu’elle ne vivrait pas très longtemps, que ses doigts fusionneraient, qu’elle serait peut-être dans une chaise roulante, qu’elle aurait un retard de croissance (..) On s’est dit, quel espoir il nous reste ?"