Liège

L’enfant qui a tiré sur sa sœur bientôt entendu par la police : comment se passe une audition pour un mineur ?

Le local d’audition pour mineurs.

© police.be

L’enfant de 5 ans qui a accidentellement tiré une balle dans la tête de sa petite sœur devra être entendu par la police.

Comment se passe l’audition d’un mineur, qui plus est, lorsqu’il est si jeune ? Il existe une méthode appliquée depuis plusieurs années déjà appelée Audition TAM pour "Technique d’Audition pour les Mineurs".

Un des objectifs principaux est de mettre l’enfant (dès trois ans) ou le jeune, dans les conditions optimales pour qu’il puisse s’exprimer librement et en confiance. Elle pourrait être appliquée pour l’audition de cet enfant de 5 ans.

On procède par étapes progressives

L’audition TAM a été initialement mise en place pour les victimes et témoins mineurs de faits tels que viols, attentats à la pudeur, ou encore prostitution. Fabienne Petitjean est enquêtrice à la brigade judiciaire de Liège. Elle a été formée à cette technique particulière d’audition : "On essaye de ne rien suggérer à l’enfant" explique-t-elle. "C’est vraiment par étapes progressives, on essaye de le laisser parler un maximum, on appelle cela le récit libre, et après, on pose des questions de plus en plus précises pour essayer d’avoir les éléments du dossier."

C’est vraiment une discussion avec l’enfant

Durant cette audition, le mineur est filmé. Un acte pour lequel, à partir de 12 ans, l’enfant doit d’ailleurs marquer son accord : "Il y a toute une partie non-verbale qu’on ne peut pas retranscrire dans l’audition, et ça, c’est très très important" poursuit Fabienne Petitjean. "Nous, on n’a pas d’ordinateur, on ne fait que parler, donc c’est vraiment une discussion, et on ne doit pas s’arrêter tout le temps pour écrire et noter tout ce qu’il dit."

Un psychologue est également souvent présent lors de cette audition : "Lui donne un avis sur la crédibilité des dires de l’enfant, il observe l’enfant, sa manière de s’exprimer, et toute la gestuelle."

L’audition TAM peut également être prescrite par le Procureur du Roi ou le juge d’instruction lorsque, dans un contexte exceptionnel -comme c’est le cas à Seraing pour le petit garçon qui a tiré sur sa sœur-, le mineur est le suspect ou l’auteur de faits graves. Et dans ce cas, il doit être assisté par un avocat.

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