Photographie

L’Enfant Sauvage : le nouveau bastion de la photographie bruxelloise

Trois artistes belges sont visibles gratuitement du 9 septembre au 30 octobre dans cet espace dédié à la photographie.

© Nicolas Alberty

L’Enfant Sauvage est un réel refuge pour les jeunes créateurs en recherche d’un lieu pour exposer. Cette asbl née en mars 2020 souhaite encourager, soutenir et promouvoir les passionnés de l’image. Dans le cadre de leur nouvelle exposition, nous avons poussé la porte du 23 rue de l’enseignement pour découvrir cet espace qui rend hommage à la photographie.

Alors que ce médium est omniprésent dans notre société et notre quotidien, les lieux dédiés uniquement à cet art se font rares à Bruxelles. Bien sûr, on compte quelques lieux comme Hangar, Contretype ou encore le Botanique, mais l’offre reste pauvre pour une ville comme Bruxelles.

Pourtant, la capitale foisonne de jeunes photographes, ces artistes émergent(e)s sillonnent tant les rues que les campagnes, et malheureusement leur travail n’est souvent visible que sur les réseaux. Un lieu finalement assez ingrat où la puissance de leur image se noie dans l’immensité des clichés.

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L’Enfant Sauvage leur offre donc un lieu pour exposer, un espace de rencontres, de découvertes et de création, qui propose tout au long de l’année une programmation variée. Ce nouveau bastion de l’image est une belle opportunité pour les Bruxellois en soif de découvrir de jeunes artistes émergents. Comme leur logo l’indique – deux yeux cerclés de main – l’espace invite le visiteur à prendre le temps, à poser un regard sur chaque photographie, à regarder sans voir comme dirait Omar Sy alias Arsène Lupin.

Pauline Caplet, l’œil à la tête de ce projet, propose toutes les quatre à sept semaines une exposition : pour cette rentrée, elle nous propose de découvrir 3 photographes belges aux images fortes et aux univers marqués.

A lire aussi : Résistance Heureuse : l’expo-manifeste du photographe Antoine Grenez

Dinaya Waeyaert "Come Closer"
Série de photographies réalisée par l’artiste Bruxelloise Dinaya Waeyaert.
Dinaya Waeyaert "Come Closer"

Dinaya Waeyaert "Come Closer"

La première photographe nous plonge au cœur de son intimité, ses images sont une déclaration d’amour à Paola, la femme qu’elle aime. À travers une série de portraits, on découvre sa muse sous toutes ses coutures. Par la proximité qu’elle échange avec son modèle, elle immerge le spectateur au plus près de celui-ci quitte à se mettre elle-même en scène dans certaines de ses photographies. Les images en noir et blanc s’entrelacent avec celles réalisées en couleur. 

Dinaya Waeyaert choisit également une mixité des formats, photographiant tantôt au 35 mm, tantôt au polaroïd, ce qui renforce davantage l’impression d’histoire partagée. Les photographies sont empreintes de douceur et on ressent l’amour à travers l'œil de son objectif.

Joselito Verschaeve ‘If I Call Stones Blue It Is Because Blue Is The Precise Word’
Joselito Verschaeve (1996) est un artiste qui vit et travaille à Gand.
Joselito Verschaeve ‘If I Call Stones Blue It Is Because Blue Is The Precise Word’

Joselito Verschaeve ‘If I Call Stones Blue It Is Because Blue Is The Precise Word’

"Si j’appelle les pierres bleues, c’est parce que le bleu est le mot exact" en français, traduit la démarche principale de Joselito Verschaeve : nous imposer un cadre mais nous laisser la liberté d’en trouver le sens. A contrario de Dinaya Waeyaert, ses images tiennent seules, chacune d’elles nous plonge dans une rêverie.

On quitte le figuratif pour d’avantage d’abstraction, la douceur du noir et blanc nous permet de distinguer toute la palette de gris présente sur ses sujets. Le contraste en est embelli, la texture des images en ressort et cela donne du relief à ces différentes matières.

Renée Lorie "Skipper, can I cross the river ?"
La photographe Renée Lorie (1989) vit et travaille à Bruxelles.
Renée Lorie "Skipper, can I cross the river ?"

Renée Lorie "Skipper, can I cross the river ?"

La dernière photographe s’est installée dans le sous-sol de la galerie, isolée des deux autres, ses images se conservent comme un bon vin, loin de la lumière et dans la fraîcheur de la cave. Il faut bien ça pour contrebalancer le soleil pesant de La palma, l’île espagnole des Canaries. Avec Renée Lorie, on voyage en noir et blanc, ce qui renforce et synthétise la lumière présente dans chaque cadrage.

Des images très contrastées, un rocher noir qui se noie dans une mer agitée, un palmier sur une brume fantomatique ou encore une voiture perdue sur un sentier battu. L’artiste bruxelloise les avait d’ailleurs déjà en partie exposées sur le site de Tour & Taxis dans le cadre de Photocity.

Ces trois artistes belges sont visibles gratuitement du septembre au 30 octobre.

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