Léo Ferré, -M-, Waldo De Los Rios... ces artistes qui ont repris la Symphonie n° 40 de Mozart

En 1788, Wolfgang Amadeus Mozart, 32 ans, vit à Vienne. Et, durant l’été 1788 il termine de composer sa 40e symphonie.

Cette symphonie deviendra vite une de ses plus célèbres. Pourquoi ? Sans doute grâce à cette tension installée dès le 1er mouvement. Mozart nous fait osciller entre angoisse et réconfort : voilà tout son génie.

Le compositeur n'aura pas vraiment le temps de mesurer la portée internationale de cette œuvre. Il meurt en 1791, à l'âge de 35 ans.

Cet engouement 'moderne' autour de cette 40e symphonie commence déjà dès le XIXe siècle. Durant ce qu’on appelle le romantisme musical, cette Symphonie n° 40 en Sol mineur plait beaucoup. Et sa popularité sera encore décuplée en 1971. 

Dans les hit-parades pop européens en 1971, on entendait une version du musicien et compositeur argentin Waldo de Los Ríos de la composition de Mozart. Il allie des arpèges à la guitare électrique à la partition de Mozart. La batterie s’invite même dans l’arrangement.

La suite de l'histoire reste assez respectueuse de l’œuvre originale. L’année suivante, en 1972, c’est au tour du 7ème art d’emprunter ce thème de Mozart. Pour une scène de son film Le Grand Blond avec une chaussure noire, le réalisateur Yves Robert utilise la 40 e Symphonie de Mozart.

Le réalisateur est dans les deux sens du terme, à la baguette dans cette scène un peu chaotique où Pierre Richard joue du violon.

Douze ans plus tard, c'est Léo Ferré qui s'inspire de cette œuvre, en plein enregistrement de son album Les Loubards à Milan, un disque écrit à quatre main avec son ami, le poète et parolier Jean-Roger Caussimon. Choisir l'Italie pour l'enregistrement n'était pas un choix anodin. Il est à Milan pour enregistrer avec l’Orchestre Symphonique de la RAI, ville dans laquelle Mozart a créé trois de ses opéras. Il a même failli devenir compositeur officiel de la cour ducale, mais l’Impératrice Marie-Thérèse le considérait comme un 'vagabond'.

En 1984 donc, Léo Ferré enregistre la chanson Les Spécialistes. Le 29 janvier 1988, a même lieu une captation d'un concert avec l’Orchestre Symphonique de RTL dirigé par... Léo Ferré lui-même.

En effet, on l’ignore parfois, mais Léo Ferré était très lié à la musique classique. À 7 ans, il intègre la maitrise de la cathédrale de Monaco et son oncle, ancien violoniste de l’Orchestre de Monte-Carlo, l’emmenait souvent à des répétitions d’opéras. Léo Ferré compose, arrange et dirige.

Plus de 230 ans plus tard, la Symphonie n°40 de Mozart est encore reprise. Cette fois, c'est Matthieu Chedid qui s'y colle.

Dans son dernier album Rêvalité, jeu de mot entre 'rêve' et 'réalité', -M- a non seulement été épaulé par Gail Ann Dorsey, bassiste de David Bowie, mais il emprunte également une mélodie à Mozart pour la chanson Fellini.

Un morceau sur Federico Fellini, donc, mais qui emprunte à Mozart un peu du premier mouvement de sa Symphonie n°40 en Sol Mineur.