Economie

Lernout et Hauspie, coupables ou non coupables?

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Des petits mais aussi des grands actionnaires, parce qu'il faut bien rappeler que la société Lernout&Hauspie a fait figure de miracle technologique dans les années 90.

Elle s'est lancée dans  les technologies de reconnaissance vocale, en promettant de faire parler les ordinateurs et de traduire les conversations téléphoniques. Elle a suscité l'engouement en Flandre, elle a levé des capitaux et elle est partie à la conquête du monde, rachetant des sociétés à gauche et à droite. Elle arrive à se faire coter au Nasdaq, en 1995. 

Microsoft entre dans son capital, c'est la gloire, au point de fonder une Language Valley à Ypres.

Mais le vent tourne dès la fin des années 90. L'autorité américaine des marchés ouvre une enquête. Elle s'inquiète d'une évolution trop rapide du chiffre d'affaire, surtout dans des pays comme la Corée. Lernout et Hauspie sont pris la main dans le sac : ils ont gonflé leurs bénéfices en vendant à leurs filiales leurs propres licences. Octobre 2001, c'est la faillite.

Il aura donc fallu attendre neuf ans pour que l'affaire soit jugée

Neuf ans et 400 000 pages d'instruction plus loin, Jo Lernout et Paul Hauspie risquent cinq ans de prison. Et le ministère public a requis de sérieuses amendes à l'encontre de KPMG et de Dexia. Le premier a audité les comptes de la société, et la banque lui a donné du crédit, même en période suspecte.

La Cour d'Appel de Gand va donc se prononcer ce lundi matin sur la culpabilité des uns et des autres. C'est pour l'aspect pénal des choses.

Mais les actionnaires devront attendre l'issue du procès civil pour toucher éventuellement les dommages qu'ils réclament. La saga Lernout et Hauspie n'est pas encore finie.

 

Françoise Gilain

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