Quatrième album de Genesis, il est un des meilleurs de l’époque "Peter Gabriel" de la formation. On y retrouve notamment l’épique "Supper’s Ready". Retour sur la création d’un album légendaire sort il y a 50 ans…
Ne manquez pas non plus notre Time Machine spécial ce jeudi 6 octobre consacré à cet album emblématique.
Foxtrot suit d’un peu moins d’un an l’album précédent, Nursery Crime d’excellente facture déjà (on y retrouvait notamment le titre "Musical Box"), mais avec Foxtrot, Genesis va véritablement atteindre les sommets du rock progressif des années 70.
Changement d’équipe de production
Pour faire évoluer ses sonorités et grandir, le groupe sait qu’il doit changer l’équipe qui l’entoure. Ainsi, à partir de cet album, Genesis interrompt sa collaboration avec John Anthony qui avait produit les deux albums précédents (Trespass et Nursery Crime).
C’est sous l’influence de Paul Samwell-Smith, le bassiste des Yardbirds, que groupe prend conscience de ce besoin, de ce changement de son indispensable pour le futur album…
Peter Gabriel :
Pour l’album suivant, nous cherchions un nouveau producteur, nous pensions que nous rendions mieux en live et que cela ne se percevait pas dans les albums.
C’est d’abord un certain Bob Potter qui est pressenti pour produire Foxtrot.
Potter a déjà une sacrée réputation. En plus de son travail avec le groupe folk-rock Lindisfarne, il a eu l’occasion de travailler sur quelques albums de Simon & Garfunkel.
Gros problème cependant, non seulement Potter ne s’entend pas bien avec le groupe (et principalement pas avec le claviériste Tony Banks) mais en plus il n’aime vraiment pas la musique de Genesis. Le seul musicien que Bob Potter apprécie, c’est le guitariste Steve Hackett avec qui il enregistre d’ailleurs le morceau instrumental "Horizons" (la seule véritable contribution de Potter à l’album).
C’est donc David Hitchcock qui prend alors la place de Bob Potter. Hitchcock lui, aime beaucoup la musique progressive – il vient tout de juste de terminer un album avec Caravan (l’un des groupes phares de l'"école de Canterbury") – et apprécie la musique de Genesis.
Hitchcock est assisté par l’ingénieur du son John Burns. Si Hitchcok est assez taiseux et distant, John Burns, est lui, un bon vivant, quelqu’un de très amusant qui sait détendre l’atmosphère quand c’est nécessaire (à l’instar du producteur John Anthony sur les albums précédents).
C’est aussi John Anthony qui va d’une certaine façon rassurer Steve Hackett, qui n’est pas trop à l’aise au début de l’enregistrement de l’album et envisage même de quitter le groupe.
Steve Hackett :
J’avais envisagé de quitter le groupe au début de Foxtrot. J’étais très fatigué, et le premier jour de l’enregistrement, je me suis dit ‘Je ne me sens pas capable ; ces types sont trop bons’. Je leur ai dit ‘Je ne pense pas apporter quoique ce soit à votre musique' mais ils m’ont répondu ‘Mais non, nous, on aime beaucoup ta façon de jouer. Et je suis resté…