Les 50 ans de Tea for the Tillerman de Cat Stevens

Les 50 ans de Tea for the Tillerman de Cat Stevens

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Par Laurent Rieppi

"Tea for the Tillerman" est le nom du 4e album de Cat Stevens. Un album sorti le 23 novembre 1970 qui fête son 50e anniversaire. L’occasion pour nous de revenir sur cet album majeur de l’artiste, sur lequel on retrouve des classiques tels que "Wild World", "Where Do The Children Play" ou encore "Father and Son".


Retour sur les débuts de la carrière de Cat Stevens

Cat Stevens de son vrai nom Steven Demetre Georgiou naît à Londres le 21 juillet 1948. Fils d’un père grec/chypriote et d’une mère suédoise, le petit Steven se passionne très tôt pour le piano. Mais, à l’âge de 15 ans, complètement fan des Beatles, il décide de devenir guitariste et arrive à persuader son père de lui acheter une guitare, d’une valeur de… 8 livres sterling !

Au départ, Steven envisage de devenir illustrateur de BD et s’inscrit dans une école d’art, mais c’est sa passion pour la musique qui l’emporte et il ne cesse alors de se produire sur différentes petites scènes à partir de l’âge de 17 ans. Ses influences sont alors Bob Dylan, John Lennon, Paul Simon, Muddy Waters ou encore Nina Simone.

Steven évolue d’abord dans différents groupes puis se rend compte qu’il préfère se lancer tout seul, en solo. Seulement, Steven Demetre Georgiou n’est pas vraiment un nom que l’on retient facilement ni un nom très commercial. Steven se rebaptise alors Cat Stevens, en partie parce que sa petite copine n’arrêtait pas de lui dire qu’il avait des yeux persans comme ceux d’un chat.

En 65-66, Steven se fait remarquer par Mike Hurst, un ancien membre des Springfields, alors qu’il donne un concert à l’Hammersmith College de Londres. Grâce à Hurst, Cat Stevens dégote rapidement un deal avec une maison de disques. En 67 sort l’album Matthew and Son, premier album de Cat Stevens sur lequel on retrouve le tube du même nom qui se classe à la 2e position des charts en Angleterre ?

Porté par ce succès, Cat Stevens passe l’année suivante à tourner intensivement. Sur sa route il croisera notamment Jimi Hendrix

 

Les 50 ans de Tea for the Tillerman de Cat Stevens
Les 50 ans de Tea for the Tillerman de Cat Stevens © Keystone - Getty Images

La maladie…

Malheureusement, cette ascension rapide est stoppée nette début 68, en effet, Cat Stevens est atteint de la tuberculose. Proche de la mort, il passera de nombreux mois à l’hôpital et finira heureusement pas s’en sortir.

Cet arrêt forcé permet à Cat Stevens de prendre du recul sur son récent statut de star montante de la pop. Il suit alors des cours du yoga, de méditation, devient végétarien et se pose de nombreuses questions existentielles.

Quand il fait son grand retour au début des années 70, c’est un artiste complètement changé, son style musical et ses paroles sont beaucoup plus matures et l’aspect pop a pratiquement disparu pour laisser la place à un aspect folk/singer/songwriter beaucoup plus ‘adulte’.

Tout va ensuite très vite… Il rencontre avec Chris Blackwell qui le signe rapidement sur son label Island. Sur la recommandation de son manager Barry Krost, Cat Stevens prend contact avec Paul Samwell-Smith, l’ancien bassiste des Yardbirds, devenu producteur.

Le grand retour de Cat Stevens

En le 1er avril 1970 sort Mona Bone Jakon, album qui marque le grand retour de Cat Stevens. C’est sur ce superbe album que l’on retrouve le grand classique "Lady D’Arbanville " ainsi qu’un tout jeune et encore inconnu Peter Gabriel (à la flûte sur le titre "Katmandu").

C’est aussi sur cet album Mona Bone Jakon que Cat Stevens rencontre quelqu’un qui sera très important dans le cadre de sa carrière musicale : le guitariste Alun Davies.

Si Mona Bone Jakon fonctionne pas mal en Angleterre c’est encore loin d’être le succès aux Etats-Unis. Cependant, le titre "Lady D’Arbanville" se classe dans les charts là-bas et commence à être diffusé dans toutes les radios du pays.

Cat Stevens et son producteur Paul Samwell-Smith savent que l’album suivant, Tea for The Tillerman, devra être aussi bon voire meilleur que Mona Bone Jakon.

Stevens et son équipe vont donc donner le meilleur pour cet album qui reste aujourd’hui un véritablement monument de son genre.

Wild World

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Des musiciens brillants, des arrangements somptueux

Tea for the Tillerman est enregistré dans le courant de l’été 70 au Morgan Studios et à l’Island Studios (tous les deux situés à Londres).

Des tables 16 pistes de marque Studer et 3M seront utilisées pour capter le superbe son de cet album. Les sessions seront souvent interrompues par différents concerts, à cette époque Stevens tourne intensivement.

Outre Cat Stevens (chant, guitare et piano), et Alun Davies (guitares) , on retrouve également deux autres excellents musiciens sur l’album : le bassiste John Ryan et le batteur Harvey Burns. On citera également le travail incroyable réalisé par l’arrangeur Del Newman, en ce qui concerne les sections orchestrales).

Le classique "Where Do The Children Play" illustre parfaitement bien ces magnifiques arrangements orchestraux réalisés par Del Newman, un titre sur lequel Cat Stevens, en plus de chanter, joue du piano électrique ainsi que du vibraphone.

Where Do The Children Play?

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Les 50 ans de Tea for the Tillerman de Cat Stevens
Les 50 ans de Tea for the Tillerman de Cat Stevens © RB - Redferns

Autre titre somptueux présent sur cet album Tea for the Tillerman, c’est "Sad Lisa".

Pour capter le son particulier du piano sur ce morceau, Paul Samwell-Smith aura l’idée de raccorder le son du piano à queue à un Leslie.

Précisons également que les sections orchestrales de ce titre seront enregistrées dans un autre grand studio célèbre, l’Olympic studio de Londres, dans lequel les Rolling Stones enregistreront des très nombreux albums dans les années 60.

Sad Lisa

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Un grand succès

A sa sortie Tea for the Tillerman connaît un énorme succès. L’album marche très bien en Europe mais également aux Etats-Unis et se classe pour la première dans le TOP 10 là-bas.

En Angleterre et aux Etats-Unis, Tea for the Tillerman devient rapidement disque d’or et les critiques dans la presse spécialisée sont dithyrambiques.

50 ans plus tard, Cat Stevens, connu aujourd’hui sous le nom de Yusuf Islam, vient de réenregistrer l’ensemble de l’album dans une nouvelle version réarrangée.

D’autre part, un nouveau clip vidéo du célèbre Lady D’Arbanville, extrait de l’album précédent, Mona Bone Jakon, a été récemment dévoilé.

Father And Son

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