"On a déjà montré que les abeilles sont capables de compter, au moins jusqu'à cinq" et qu'elles traitent l'information différemment entre leurs deux hémisphères cérébraux, rappelle le Pr. Giurfa. Cette différence de traitement est aussi présente chez l'humain, où elle est "une des raisons invoquées pour l'existence de la ligne mentale numérique".
Le chercheur s'est demandé s'il était possible que le cerveau des abeilles "aligne les nombres comme nous le faisons nous-mêmes".
"Si je suis en train d'utiliser 1 comme référence, 3 est à ma droite mais si j’utilise 5 comme référence, 3 est à ma gauche."
Son expérience, imaginée avec Catherine Thevenot, de l'Université de Lausanne, et Rosa Rugani, de celle de Padoue, repose sur le dispositif suivant : une caisse dont l'intérieur est séparé par une cloison.
L'abeille est habituée, après avoir franchi cette cloison, à trouver dans le compartiment une seule étiquette portant toujours un même nombre de figures mais d'aspect variant au hasard. A savoir, un ou trois ou cinq ronds, carrés ou triangles. Avec comme récompense, dès qu'elles touchent la cible, une solution sucrée dispensée par une petite pipette placée au centre de l'étiquette.
Une fois habituée, l'abeille se trouve cette fois face à deux étiquettes identiques mais portant un nombre de figures différent de celui de l'entraînement et situées au fond du compartiment, à gauche et à droite.