Vortex suit le quotidien d’un vieux couple d’amoureux de plus de 80 ans. S’ils ont l’air heureux comme ça, ils souffrent énormément. D’abord parce qu’elle est atteinte d’Alzheimer. Parfois, elle ne reconnaît plus son mari, parfois elle ne sait plus ce qu’elle fait. Brillante psychiatre à la retraite, elle s’auto-prescrit des médicaments. Ce qui n’arrange pas son mari, perdu et désespéré de voir celle qu’il aime depuis tant d’années devenir de plus en plus sénile. Alors, ce père et cette mère pourraient compter sur leur fils mais lui aussi, il ne va pas bien. Seule l’entraide et la solidarité pourraient apaiser cette famille.
Drame amoureux et familial, Vortex est une réalisation de Gaspard Noé à qui l’on doit également Love (un magnifique film d’amour en 3D), Enter the void (un hallucinant voyage sous psychotropes) et Irréversible (l’histoire d’un viol monté à l’envers). Noé est un réalisateur qui aime les émotions, qui aime les films sans nul autre pareil et qui surtout aime bouleverser, déranger, secouer le spectateur dans ses habitudes. Il travaille l’image, la mise en scène comme peu de monde. Ici, pour Vortex, non seulement il s’attaque à des thèmes difficiles et encore un peu tabous comme la vieillesse, la maladie, la mort ou la santé mentale mais en plus, il le fait via une technique de split screen. Dès les premières images de son film, il divise l’écran et propose en simultané la vie du père et la vie de la mère avec une caméra qui suit l’un et l’autre. Il sépare pour mieux réunir.
Visuellement prenant, émotionnellement fort, Vortex est aussi idéalement interprété par Dario Argento (grand réalisateur italien spécialisé dans le film d’horreur), Françoise Lebrun (également réalisatrice de documentaires) et Alex Lutz, véritable acteur caméléon ! Un film à voir ou à revoir en DVD, chez Paradiso Films.