Au milieu des années 80, des jeunes garçons et filles venus de tous les horizons convergent vers la célèbre école créée par Pierre Romans et l’immense metteur en scène Patrice Chéreau (futur réalisateur de La Reine Margot) au théâtre des Amandiers de Nanterre. Ils ont pour nom Stella, Etienne, Adèle, Franck, Victor, Laurence ou Anaïs. Ils ont 20 ans, n’ont peur de rien et viennent tenter leur chance au concours d’entrée de ce véritable temple de la scène dont ils rêvent de fouler les planches en élèves confirmés. Mais il ne suffit pas d’être accepté pour réussir : l’apprentissage, hyper enthousiasmant et formateur, est aussi parfois singulièrement cruel, et beaucoup risquent de s’y brûler les ailes.
Portés par la fièvre de leur amour pour le jeu et l’énergie dévorante de la jeunesse, ils vont partager tous ensemble des moments de vie d’une intensité incomparable, entre premiers grands bonheurs et premières grandes tragédies…
© Cinéart
Un tourbillon de passions
Actrice, scénariste et réalisatrice française, Valeria Bruni Tedeschi, qui est la sœur aînée de Carla Bruni, convoque ses souvenirs et s’inspire de sa propre expérience au sein du théâtre des Amandiers durant les années 80 pour signer ce fascinant concentré de jeunesse et de fougue. Présenté en compétition au dernier Festival de Cannes et primé au Festival international du film francophone de Namur, ce cinquième long métrage prend la forme d’un véritable tourbillon de passions exacerbées pour s’adresser directement aux tripes du spectateur. Sans nostalgie facile ni cliché réducteur.
On y sent tout l’amour et toute la connaissance de la cinéaste pour le milieu artistique, sa poésie, ses fulgurances, sa beauté et ses inévitables excès. Mais elle raconte aussi les années sida, les ravages de la drogue et les amours libres, les rêves les plus purs et les désirs les plus fous d’un âge encore peu abîmé par l’existence et où tout semble possible.
© Cinéart
Du rire aux larmes
Autour d’un acteur confirmé comme Louis Garrel, qui joue Patrice Chéreau avec une belle malice et une vraie profondeur, on retrouve une réjouissante troupe de comédiens peu connus qui incarnent avec intensité la fougue et la vitalité de la jeunesse. Avec eux, le théâtre et la vie jouent au chat et à la souris, le premier sublimant la seconde jusqu’à un point où ils tendent à se confondre dans ce film à l’humour aussi ravageur que ses drames sont exacerbés. On passe en effet constamment du rire aux larmes, et vice-versa, face à cet hymne vibrant à la liberté qui résonne au son de Charles Aznavour et de Janis Joplin, de Daniel Balavoine et des Rita Mitsouko.
Le théâtre aura rarement été aussi cinématographique que devant la caméra virevoltante de Valeria Bruni Tedeschi. Les Amandiers est un pur régal.
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