Pas de protéine antigel pour les manchots empereurs. Pourtant, ils doivent faire face à des températures inférieures à -40 °C et à des vents soufflant parfois jusqu’à 250 km/h. Leur secret réside dans les quatre couches de plumes superposées qui recouvrent son corps. Elles s’imbriquent les unes dans les autres, ce qui crée une structure "coupe-vent" imperméable à l’eau.
Si leur dos et leur ventre sont très bien isolés, les manchots empereurs perdent un peu de chaleur au niveau des yeux, de leurs ailerons et de leurs pattes. Ils disposent toutefois d’une épaisse couche de graisse sous la peau et d’un système de circulation sanguine particulier, ce qui leur permet de maintenir leur température corporelle malgré des conditions météorologiques extrêmes.
Mais la véritable force des manchots empereur réside dans leur organisation sociale. Au cœur de l’hiver, ils forment ce qu’on appelle une "tortue".
Ils s’entassent les uns contre les autres, têtes baissées, pour se tenir chaud.
Ils changent constamment de place pour éviter que les mêmes restent exposés au froid. Cette stratégie est très efficace puisque la température au cœur du groupe peut atteindre 34 °C contre -35 °C autour d’eux. Plus impressionnant encore, les manchots empereur adoptent ce comportement dès le plus jeune âge. On le retrouve dans les crèches, ces regroupements de poussins qui ont lieu lorsque les manchots adultes s’absentent pour se nourrir en mer.