Les animaux sont de plus en plus abandonnés pour des raisons économiques

En terme de volume, c’est le chat. Il y a beaucoup plus de chats dans les refuges que des chiens (environ 2/3 de chats pour 1/3 de chiens à la SPA de La Louvière). Ce sont des chats de type européen, sans race particulière.

Les chiens majoritairement présents dans les refuges sont les american staff, et leur séjour est excessivement long (des mois voir des années avant d’être adoptés). Deux chiens sur trois à La Louvière sont des saff. Ils souffrent malheureusement beaucoup de leur image de chiens agressifs.

Non. En Wallonie, quand on trouve un animal dans la rue, la loi dit qu’on doit le déposer dans un refuge. Le gros problème en ce moment c’est que si vous trouvez un chat, vous allez parfois devoir attendre 2 voire 3 semaines car il y a des listes d’attente pour prendre en charge ces animaux dans les refuges. Donc c'est très compliqué de trouver une place.

Alors on demande parfois la collaboration de ces "découvreurs", de ces personnes qui trouvent des animaux abandonnés. On leur demande de garder un petit temps l’animal chez eux. Pour un chat c’est facile, mais moins pour un chien… Alors on essaye de trouver une place dans un refuge, en redirigeant les personnes vers d’autres endroits.

Les refuges disposent d’un nombre de cages limité, on ne peut donc pas entasser les chiens (la SPA est d’ailleurs fortement contrôlée sur ce point).

Oui, malheureusement il y a des animaux maltraités. On collabore avec les zones de police depuis le 1er juillet. Tous les policiers de Wallonie peuvent saisir un animal qui serait maltraité et/ou en danger.

Par exemple ce matin, mes équipes sont allées rechercher des animaux qui étaient victimes de mauvais traitements : ils étaient des dans conditions innommables de puanteur et de crasse. On les reprend donc au refuge, ils sont saisis.

La SPA, comme tous les refuges, est agréée pour certaines espèces. A la SPA de La Louvière, c’est seulement pour les chiens et les chats. Il y a parfois des refuges qui sont agréés pour les NAC (les nouveaux animaux de compagnie, comme les rongeurs, lapins, furets, serpents…), pour les animaux de ferme, pour équidés (il y en a plusieurs en Wallonie). Il y a même des CREAVES, des refuges pour les animaux de la faune sauvage.

Oui, ça arrive souvent malheureusement ! Surtout pour les chats. Cela arrive trop régulièrement. Ce sont pour la plupart des chats totalement sociables, habitués à l’humain mais qui ne peuvent pas vivre en autonomie. Ce sont généralement les voisins qui nous appellent en disant que les personnes ont déménagé en laissant l’animal sur place.

En Wallonie oui, à Bruxelles ce n’est pas encore le cas. Si vous voulez adopter dans un refuge wallon, que vous soyez wallon, bruxellois ou flamands, vous devez montrer patte blanche et ce, pour tous les animaux ! Pour un chat, un chien, un poisson rouge ou un oiseau. Si vous achetez une poule sur un marché, ça n’est pas obligatoire.

C’est une démarche pour empêcher des gens qui ont eu des problèmes liés à de la maltraitance envers des animaux, qui ont déjà été saisis ou condamnés.

Mais c’est aussi une démarche qui permet de rajouter un délai, qui va donner le temps à tout le monde de bien réfléchir à l’acte d’achat. Cela évite les achats impulsifs.

Pour plein de raisons.

Pour les chiens, la principale raison c’est un changement dans la situation familiale : des gens qui se séparent, qui prennent un logement différent qui n’est pas adapté au chien.

Pour les chats, c’est une raison de santé : les gens deviennent subitement allergiques, ou un nouveau-né entre dans la famille et le chat commence à uriner partout, ce qui devient dérangeant…

Un des raisons qui est d’actualité, c’est un problème financier. Avant, les gens qui n’avaient plus les ressources financières pour s’occuper de leur animal, il y en avait 15 par ans. C'est 15 par mois actuellement.

Il y a le permis, mais il faut aussi se rapprocher d’un refuge. A la SPA de La Louvière, pour adopter un chien, on organise deux visites :

- Une première pour vérifier que le logement dans lequel l’animal va vivre est adéquat, que le style de vie est adéquat, que les gens ont le temps suffisant pour s’en occuper.

- Une deuxième, plus tard, pour laisser aux gens le temps de bien réfléchir à toutes les informations, de laisser passer l’émotion (parce que rentrer dans un refuge et de voir tous les animaux dans des cages, ça touche).

En plus de cela, il faut être majeur. Mais il n’y a pas d’autres démarches.

Retrouvez chaque vendredi de 17 heures à 19 heures Sébastien Pierret et Patrick Weber dans "On n’a pas fini d’en parler" sur VivaCité.

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