Depuis début 2020, les recherches de Dominique Allart se focalisent sur un projet d’exploration d’un extraordinaire fonds de dessins et de gravures appartenant à l’Université de Liège, qui l’hérita d’un collectionneur, le baron Adrien Wittert, en 1903. Le legs Wittert comprenait 20.000 livres, 117 manuscrits et incunables et pas moins de 25.000 gravures et dessins anciens, auxquels s’ajoutaient près de 150 objets d’art et de curiosité, ainsi qu’une cinquantaine de tableaux. Par son importance, il contribue à la réputation internationale du Musée qui abrite les Collections artistiques de l’Université de Liège, un Musée d’ailleurs baptisé du nom du généreux donateur.
Au sein du Fonds Wittert, la fabuleuse collection d’arts graphiques anciens mérite que lui soit consacré un véritable travail d’expertise. Le " Wittert Project " dirigé par Dominique Allart vise à entamer cette démarche en se concentrant sur la composante la plus remarquable de cet ensemble : les dessins du XVe siècle (il y en a quelques-uns dans le Fonds Wittert) et du XVIe siècle (beaucoup plus nombreux). Les chercheurs impliqués à ses côtés dans cette initiative sont le Dr Antonio Geremicca, expert des dessins italiens de cette époque, et Gaylen Vankan, qui consacre sa thèse de doctorat à l’étude des arts graphiques flamands et hollandais du XVIe siècle, sous la conduite de Dominique Allart.
L’un des objectifs du " Wittert Project " est de produire un catalogue scientifique des dessins du XVe et du XVIe siècles les plus importants, en proposant ainsi un protocole qui pourra être appliqué à l’étude de l’ensemble des dessins du fonds Wittert. Chaque pièce fait l’objet d’un travail de datation et d’identification de l’artiste qui l’a réalisé ou du milieu dans lequel il a été produit, d’une description de sa technique et de son état de conservation, ainsi que d’une étude iconographique (identification du sujet représenté).
Pour lever un coin du voile sur les richesses du Fonds Wittert dans le domaine de la gravure, une approche thématique est privilégiée ; elle donnera lieu à des expositions temporaires. Une première exposition a déjà vu le jour l’an dernier à Liège, à la faveur d’un partenariat entre le Musée Wittert et la Ville de Liège : " Renaissances contrastées. Bruegel, Lambert Lombard et Lambert Suavius ". Son succès a conduit l’équipe à la pérenniser sous une forme virtuelle, librement accessible en ligne, ce qui sera chose faite d’ici peu.