Guerre en Ukraine

"Les attaques russes sur des cibles civiles, c’est aussi un signe de faiblesse" explique Samuel Longuet du GRIP

QR l'actu

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

L’Ukraine n’avait plus connu une telle attaque depuis des mois. 75 missiles ont été tirés par l’armée russe. Ils ont touché Kiev mais aussi le reste du pays. C’est une réponse à l’attaque du pont de Crimée et une volonté de terroriser la population. QR l’actu fait le point de la situation avec Samuel Longuet, chargé de recherche au GRIP, groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité.

Faut-il s’inquiéter des frappes russes ?

Pour Samuel Longuet, les dernières attaques de missiles russes sont à la fois un aveu de faiblesse et le signe d’une aggravation du conflit : "Le fait de s’attaquer à des installations civiles et donc sans défense est signe de faiblesse. Mais le fait de frapper ces installations principalement énergétiques vise aussi à fragiliser le moral de la population ukrainienne avec le but d’essayer de les priver de lumière et de chauffage cet hiver".

Frappes de dissuasion nucléaire

Au vu de piètres performances de l’armée russe dont on dit souvent qu’elle est la deuxième puissance militaire au monde, on est en droit de s’interroger sur ces véritables capacités en termes de frappes nucléaires. A entendre le chargé de recherche du GRIP, les mauvais résultats opérationnels russes ne doivent en aucune manière nous laisser penser que la Russie n’est pas capable de frapper avec l’arme nucléaire. "Les moyens financiers, organisationnels et logistiques ont sans doute été concentrés sur ce qui est le plus important, sur ce qui est le cœur de l’armée russe, qui est sa dissuasion nucléaire. C’est l’assurance vie du pays".

Mobilisation biélorusse

La mobilisation de l’armée biélorusse peut compliquer la tâche des Ukrainiens puisque cela va rouvrir un front au nord du pays explique Samuel Longuet. "Cela risque d’obliger les Ukrainiens à déplacer une partie de leurs forces sur ce front nord et donc laisser une respiration aux forces russes". D’un autre côté, il faut relativiser cette mobilisation Biélorusse. Les dépenses militaires en Biélorussie représentent à peine un huitième des dépenses de la Défense belge ajoute le chargé de recherche du GRIP.

Solution diplomatique ?

Au niveau diplomatique, rien ne bouge et pour cause, aucun des deux camps ne souhaite négocier une solution diplomatique commente Samuel Longuet. "Pour l’Ukraine, il est hors de question de négocier alors que près de 100.000 km2 de leur territoire sont aux mains de Russes. Et la volonté de Poutine est d’essayer de stabiliser la ligne de front et de compter prochainement sur ces 300.000 réservistes mobilisés pour gagner encore du terrain. Chacun des deux belligérants estime qu’il est en mesure d’améliorer sa situation et donc, aucun des deux ne souhaitent négocier".

Sanctions encore utiles ?

Au niveau économique, on estime que les sanctions ont un impact sur l’économie mais celui-ci est difficile à évaluer. On parle d’une récession de 3 à 8% de l’économie russe explique Samuel Longuet. Mais les sanctions ont d’autres conséquences notamment au niveau de l’approvisionnement en matériel stratégique comme des puces électroniques ou autres éléments semi-conducteurs. Par contre, à entendre ce spécialiste, les sanctions auront très certainement peu d’impact au niveau politique.

 

 

 

 

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous