C’est assez tardivement que le Conseil supérieur d’hygiène publique va tenter de favoriser une législation en matière d’hygiène, mais "il n’y a pas vraiment de législation en général, enfin à l’échelle nationale, en termes d’hygiène, d’imposition des bains etc., sauf – c’est un peu l’exception – dans les charbonnages, et ça, on est dans les années 1910. Après, la législation pour d’autres secteurs professionnels, ça va arriver plus tard, dans les années 40".
Ce n’est qu’en 1901 qu’un service public de bains est instauré en Belgique. Un premier bassin de natation populaire voit le jour à Anvers, "il ouvre en 1852 mais il ne va être rendu accessible aux femmes qu’en 1879, et encore, uniquement pour la partie payante. Donc on peut imaginer que les femmes d’origine très modeste, qui n’ont pas les sous pour se payer l’entrée, eh bien n’ont pas accès à cette nouveauté-là", comme le souligne Sophie Richelle.
Dès 1912, la cité scaldienne investit dans des bains publics : "… elle va ouvrir un nombre plus important d’établissements que dans les autres villes, avec notamment ce complexe important jusqu’en 1965 à la Palaisstraat ou à la Zakstraat".
Dès 1854, les "Bains économiques et lavoirs de Bruxelles" ouvrent leurs portes. Leur particularité est d’être la fondation d’une œuvre philanthropique sous le patronage de la Ville : "… c’est la première génération de bains publics, que ce soit à Bruxelles, à Liège et à Gand. Donc à Liège, un établissement qui s’appelle " Les bains et lavoir Saint-Léonard " et à Gand, Les bains Van Eyck qui existent encore aujourd’hui, qu’on peut encore fréquenter, ce sont des établissements portés par une société d’actionnaires mais souvent parrainée par la ville qui met à disposition un terrain ou qui met à disposition la conduite d’eau courante".