En effet, au lendemain de la guerre cet accord permet à de nombreux Italiens d’émigrer vers la Belgique. Mais ce n’est pas l’histoire d’un long fleuve tranquille, "toutes les histoires d’immigration sont des histoires difficiles", rappelle l’ambassadeur italien en Belgique, en poste depuis trois mois.
D’ailleurs, sa première visite officielle a été effectuée à Marcinelle, où s’est déroulé en 1956, le drame qui a coûté la vie à 262 mineurs. "J’ai voulu exercer le devoir de mémoire", indique l’ambassadeur.
Si l’histoire de l’immigration italienne en Belgique est douloureuse, elle raconte aussi "l’histoire de la force du caractère des Italiens et de la générosité d’une partie de la population italienne qui est partie à l’étranger, beaucoup en Belgique, pour aider l’Italie à se redresser", au lendemain de la seconde guerre mondiale, insiste Francesco Genuardi.
Pour l’ambassadeur, c’est aussi l’histoire de destins liés entre la Belgique et l’Italie, aux prémices de l’Union européenne. "C’est une histoire d’un accord", souligne-t-il. "Après la seconde guerre mondiale, c’était une période pas facile et je voudrais souligner le caractère de l’accord. C’est un accord entre deux gouvernements dans une période très difficile. Mais c’est un accord. Je crois qu’il faut souligner aussi c’était un premier pas. C’était un premier pas vers une circulation des travailleurs. Les situations et le contexte, on ne peut pas les analyser avec l’angle d’aujourd’hui mais c’était un premier pas vers un chemin conjoint entre l’Italie et la Begique, basé sur les valeurs du travail, de la paix et de la sécurité du travail. C’est un premier pas de ce qu’on appelle aussi l’Europe", indique-t-il.
Alors que l’immigration italienne à travers le monde, si elle fut "douloureuse", a permis au pays de se redresser au lendemain de la seconde guerre mondiale, aujourd’hui l’Italie, aux portes de la Méditérranée est au cœur de la crise migratoire.
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A cet égard, Francesco Genuardi estime que "le contexte a changé mais il faut toujours regarder et gérer ça avec des principes humanitaires de solidarité qui sont cruciaux. C’est important pour l’Italie de continuer à sensibiliser les partenaires européens".