Les Belges du Bout du Monde nous emmènent en Italie pour vivre la Dolce Vita sous le soleil avec Christel Deliège, designeuse en orfèvrerie installée à Rome et Pierre Vaïana, saxophoniste, musicien, voyageur et importateur d’huile d’olive en provenance de la région natale de son grand-père.
Christel Deliège, ex-directrice du MUM, s’est lancée dans l’orfèvrerie…
Diplômée en Information et Communication (Anthropologie) à l’Université de Liège en 1998, Christel Deliège a eu l’opportunité de diriger pendant 10 ans, de 2006 à 2016, le Musée International du Carnaval et du Masque à Binche. Durant cette période, elle a pu concevoir et organiser près d’une trentaine d’expositions et rencontrer de nombreux artisans en Belgique et à l’étranger et ainsi nourrir sa passion pour les bijoux traditionnels.
Elle fait la connaissance, au musée de Tervuren, d’Alessandro, qui deviendra bientôt son mari. Tous deux très pris dans leurs fonctions vivent séparés après leur union, elle en Belgique, lui en Italie. En 2016, avec la naissance de leurs enfants, Christel le rejoint et s’installe à Rome. Son expérience dans le secteur muséal et son désir d’approfondir ses connaissances en création joaillière l’amène à s’inscrire à l’Accademia delle Arti Orafe à Rome. Ce nouveau challenge lui permet de créer en argent et en bronze tout ce qu’elle avait imaginé auparavant. Un changement de vie et surtout des retrouvailles avec elle-même dans la Ville Eternelle. D’inspiration ethnique par son parcours professionnel, ses créations sont aussi contemporaines par un travail particulier des surfaces et des structures. La technique antique de la fonte à la cire perdue lui offre la possibilité de marquer la matière à chaque coup de spatule.
En juin 2018, elle participe à l’événement "ALTA ROMA" "Italy Km 0" de Rome. Cet événement a lieu une fois par an lors de la semaine de la mode romaine.
Christel Deliège remporte le Prix des Métiers d’Art du Hainaut 2021
"Boum", ce magnifique collier en argent, rend hommage aux femmes qui l’ont marquée pendant la crise du Covid. Vivant à Rome depuis 2016, elle a été fortement affectée par la situation désastreuse du pays en 2020 et 2021.
Son regard d’artiste et de maman s’est posé sur le rôle des femmes et sur la pression qu’elles ont subie pendant cette période très particulière.
Christel Deliège participera à la semaine de l’orfèvrerie romaine en octobre 2022 à Rome.
Pierre Vaïana, saxophoniste et importateur d’huile d’olive
Pierre Vaïana est né à Waterschei, dans le Limbourg. Son papa, Francesco est arrivé en Belgique en 1951 avec l’accord charbon belgo-italien. Sa maman, Giuseppina le rejoint dans le Limbourg où Pierre voit le jour en 1955.
Pierre a fait des études de peinture aux Beaux-Arts à Liège, de musique à l’académie de Seraing, au Conservatoire de Liège. Il forme ensuite le groupe Trinacle, en hommage à la Sicile.
En 1986, il a tout juste 30 ans lorsqu’il part parfaire sa formation de saxophoniste avec Joe Lovano aux USA grâce à une bourse. Là-bas, il fait toutes sortes de choses pour gagner sa vie : il joue de la salsa, fait la plonge dans des restos, donne des cours de français et d’italien…
Musicien voyageur, Pierre Vaïana croit en un monde où, comme dans la musique, la différence ne serait pas un obstacle mais une source d’enrichissement. En Belgique, il a créé L’âme des Poètes, avec Pierre Van Dormal et Jean-Louis Rasinfosse. Au Bukina, Foofango et en Italie Al Funduq (nom donné aux auberges qui accueillaient les charretiers) de la Méditerranée.
De passage pour quelques concerts en Belgique, son camp de base, c’est Palazzo Adriano, en Sicile.
Pierre Vaïana est devenu importateur et vendeur d’huile d’olive
En 2000, il suit la classe de Giovanna Marini sur les chants de tradition orale d’Italie du sud, à Paris VIII. Ils partent ensemble en Sardaigne pour la Semaine Sainte. C’est là qu’il entend parler pour la première fois des chants de charretiers (son grand-père était charretier et faisait partie d’une confrérie de "charretiers/poètes/chanteurs").
Se rendant de plus en plus souvent en Sicile, il redécouvre toute la magnifique nature qui entoure son village de Palazzo Adriano, et notamment les oliviers. Inévitablement, ils ramènent de l’huile d’olive en Belgique, et ont de plus en plus de demandes d’amis et de proches. Ils font d’abord ça en activité complémentaire, et en 2017 ils passent en SPRL avec OLIO SI). Aujourd’hui, leur activité a créé de l’emploi aussi bien en Sicile qu’en Belgique.
Pierre Vaïana a beaucoup œuvré à améliorer l’huile produite dans son village car il sentait que le terroir était exceptionnel pour les olives. Il l’a fait analyser par des experts et a encouragé à cueillir les olives plus tôt, à les presser différemment, etc.
Aujourd’hui, il y a toute une jeune génération qui s’occupe de la production d’huile d’olive, les moulins se sont modernisés, même l’administration communale a beaucoup investi dans cette activité. Le tout jeune maire distribue 40.000 oliviers gratuitement aux jeunes qui veulent s’investir dans l’oliviculture !
Son second métier est devenu une passion
L’huile, c’est un peu comme le vin, l’expression d’un terroir. Et ça lui rappelle des souvenirs d’enfance, quand il accompagnait son oncle dans ses oliviers, que sa tante lui faisait goûter du pain fait maison avec de l’huile d’olive. Ça l’a marqué. Il est beaucoup moins affecté par les aléas de la musique. Moralement, ça lui fait beaucoup de bien de vendre de l’huile et pas que de la musique. La relation à l’argent est plus claire : les gens comprennent mieux que l’huile d’olive, ça se paie. En musique, il faut toujours rester concentré sur le positif, donner le meilleur de soi-même parce qu’elle est l’expression de soi, et que sinon, ça ne marche pas. Pour un musicien ou une musicienne, le plus dur c’est de ne pas faire transparaître ses frustrations, qui sont fréquentes dans ce métier. Aujourd’hui, il est beaucoup moins affecté par les aléas de la musique. Sa deuxième passion lui permet d’avoir une relation plus sereine avec les autres.
Pour la promotion de ses produits, Pierre Vaïana applique tout ce qu’il a appris avec la musique.
Beaucoup de concerts ont été organisés chez lui, qui mêlaient dégustation et musique de façon très conviviale. De nombreuses amitiés sont nées de ces soirées. C’était un peu l’esprit du funduq, recréé en Belgique. Il y avait parfois jusqu’à 80 personnes. Mais il a arrêté car c’était épuisant. Il réfléchit aujourd’hui à une autre formule, plus légère…
Le résultat des deux activités est le même : réunir des personnes autour d’une passion. Que ce soit celle des bons produits du terroir ou la musique. Et sa musique a changé aussi. Aujourd’hui il l’aborde davantage dans l’écoute de ce qui l’entoure. Pour son dernier album Amuri & Spiranza, il s’est inspiré des quatre éléments : le vent, l’air, l’eau, la terre.
Pierre Vaïana sera le 16 juin au Ploef ! à Jette, et le 19 juin avec Marlène Dorcena à Moustier-sur-Sambre, dans l’Entre-Sambre-et-Meuse.
Goûtez au dépaysement proposé par Adrien Joveneau et les Belges du Bout du Monde à 9 heures le dimanche en Radio sur La Première et abonnez-vous au podcast sur Auvio. Retrouvez aussi les histoires et les bons plans de centaines de Belges qui vivent aux quatre coins du monde sur la Carte des Belges du Bout du Monde.