Cet expert en est, toutefois, conscient, le biokérosène ne résout pas tous les problèmes : "Nous avons un potentiel mais ça ne va pas approvisionner l’entièreté de la flotte aérienne européenne".
En effet, nous sommes loin du compte au niveau des chiffres. La production mondiale de biokérosène s’élevait à seulement 50 millions de litres l’année dernière, un volume qui devrait doubler cette année, selon l’Association du transport aérien international. Ce qui est toujours peu quand on sait que l’aviation commerciale mondiale a brûlé 200 milliards de litres de kérosène en 2018.
Si nous voulons atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, il faudrait produire près de 450 milliards de litres de ce carburant durable.
Patrick Hendrick, spécialiste en aérodynamique à l’ULB, l’Université libre de Bruxelles, suit attentivement le développement de cette filière et il reste optimiste : "Aujourd’hui, nous produisons peut-être 1/1000e de nos besoins en biokérosène, mais nous assistons à une explosion de la production de ces carburants. La firme finlandaise Neste a produit 15 fois plus en 2022 que l’année précédente et promet de produire 5 fois plus en 2023. Le potentiel de fabrication de biokérosène est énorme parce qu’il peut se développer à travers de multiples filières, déchets solides, liquides de l’alimentaire, des déchets forestiers et agricoles. C’est ce qui en fait ses avantages."