Les cartes Maestro deviennent Mastercard débit : comment s’y retrouver parmi les nouvelles cartes de banque ?

C’est l’entreprise Mastercard qui l’a annoncé ce mardi. Sa carte Maestro, lancée en 1991, va disparaître. Cette annonce ne concerne pas uniquement la Belgique. Au total, 100 millions de cartes doivent être remplacées dans plusieurs pays d’Europe. Un processus qui commencera le 1er juillet et qui devra durer cinq ans.

Les clients de la plupart des grandes banques belges sont concernés. Ils recevront directement une nouvelle carte de leur banque. "La norme au sein des banques, c’est de remplacer les cartes à leur date d’expiration. D’autres travaillent par envoi groupé", explique Thomas Lechien, directeur de la communication et du marketing de Mastercard. Pas de panique donc si votre nouvelle carte n’arrive pas tout de suite, vous pouvez continuer à utiliser l’ancienne pendant ce temps.

Bancontact, Maestro, Mastercard, Visa, Visa Debit… Il y a de quoi s’y perdre. La carte Maestro est reconnaissable grâce à son logo : un rond rouge et un rond bleu collés. "Elle a été conçue pour payer partout en Europe parce que Bancontact n’existe pas ailleurs qu’en Belgique", précise Thomas Lechien.

La carte Maestro est une carte de débit, c’est-à-dire que la carte est directement liée à votre compte à vue. Quelle que soit l’opération effectuée, l’argent est directement déduit de votre compte. Ce n'est pas le cas avec une carte de crédit. L’émetteur de la carte de crédit, le plus souvent votre banque, vous fait crédit. 

Quand la Maestro est créée dans les années nonante, on ne parle pas encore d’e-commerce.

Depuis, notre manière de consommer a bien évolué. "Le commerce électronique continue de gagner chaque jour en popularité auprès des consommateurs belges. En 2022, 8,5 millions de Belges ont fait des achats en ligne. Au total, 170 millions d’achats électroniques ont été enregistrés, représentant une valeur de 14,7 milliards d’euros. Lorsque les gens font des achats, ils recherchent avant tout la facilité d’utilisation et la commodité", note Greet Dekocker, directeur de BeCommerce, une asbl qui rassemble les entreprises actives sur le marché numérique belge.

"Maestro a été développée pour les magasins physiques et n’est pas conçue pour l’ère numérique", reconnaît l’entreprise. En effet, si la carte peut être utilisée en ligne, le payement ne se fait pas toujours sans peine. L’entreprise américaine a donc décidé de la faire évoluer.

Elle mise donc sur une nouvelle carte : la Mastercard débit. Sa diffusion a déjà commencé dans d’autres pays européens. Depuis juin 2021, Belfius propose aussi à ses clients belges une Mastercard débit. Mais selon le directeur de la communication de Mastercard, il s’agit d’une version sans Bancontact, uniquement Mastercard en somme. Or, la nouvelle carte, celle qui remplacera la Maestro, aura bien les deux fonctions.

Mises côte à côte, les cartes diffèrent sur quelques points : un chiffre en moins, un code de sécurité en plus… Si on s’y intéresse de plus près, la Mastercard débit se distingue de la Maestro sur trois points.

De l’Europe, elle passe au monde entier. Elle pourra être utilisée dans deux fois plus d’endroits, atteignant plus de 100 millions de points de vente, à la fois dans des magasins physiques et en ligne.

Elle sera d’ailleurs plus adaptée à ce type d’achat. Les utilisateurs pourront l’enregistrer sur leur compte client pour des achats futurs et l’utiliser pour payer avec Apple Pay ou Google Pay.

Enfin, Mastercard mise sur la sécurité en rendant ses transactions plus robustes face à des tentatives de hacking.

Alors, cette nouvelle carte présente-t-elle un bon compromis entre carte de crédit et carte de débit ? La Mastercard débit, comme la Visa débit, reste, comme leurs noms l’indiquent, des cartes de débit : le montant est directement "débité" du compte. Mais en plus, comme pour les cartes de crédit, leur code de sécurité (CVV) permet par contre de payer en ligne facilement sur les sites où les logos Mastercard ou Visa s’affichent.

Ces nouvelles cartes de débit ne remplaceront donc pas la carte de crédit. Mais elles s’avèrent très pratiques pour les étudiants par exemple. "Pouvoir faire des achats en ligne avec ce type de carte reste un grand atout pour beaucoup de consommateurs", estime Simon Vervaet, de la Fédération du secteur financier, Febelfin.

Selon lui, les offres de cartes débit de Visa et de Mastercard sont assez similaires. "Leurs réseaux ont un taux de couverture très similaire". Les deux entreprises se partagent le marché européen des cartes de crédit. "Il y a encore d’autres fournisseurs de cartes de crédit mais ils n’ont qu’une très petite part du marché".