La concurrence des céréales à moindre prix provenant d’Ukraine préoccupe de plus en plus les pays de l’Est de l’Union européenne, qui l’ont fait savoir dans une lettre commune avant une réunion ministérielle à Bruxelles. La Bulgarie, la Tchéquie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie tirent la sonnette d’alarme : de quelques milliers de tonnes, les importations de maïs d’Ukraine vers ses voisins de l’UE avaient grimpé à plusieurs millions de tonnes en novembre dernier, mettant leur propre agriculture sous pression.
L’UE a en effet mis en place en mai dernier des "couloirs de solidarité" pour éviter que de grandes quantités de céréales destinées au marché mondial restent bloquées en Ukraine, en raison de l’agression russe et de la menace de blocage des ports de la mer Noire. Ces couloirs facilitent le transport via différentes voies (ferroviaire, routier, fluvial). Or, il apparaît qu’une grande partie de ces céréales n’atteignent pas le marché mondial, mais remplacent plutôt les produits nationaux sur les marchés intérieurs, par exemple en tant que nourriture bon marché pour bétail.