Si cette histoire démarre à Londres en 1978 avec cette commémoration du souvenir (d’où cette réplique citée en début d’article), un long flash-back nous ramène, dans les années 20, sur la plage anglaise de Broadstairs dans l’est du Kent (alors qu’en réalité, cette scène a été filmée à 800 kilomètres de là, en Ecosse, à West Sands St Andrews, pour des raisons économiques). Une plage où les deux hommes ont appris à se connaître. "Les chariots de feu" s’inspire de la véritable histoire de ces deux sportifs. Bon d’accord, même si ce film se permet quelques raccourcis et autres petits arrangements avec l’Histoire, en gros, il est plutôt fidèle aux événements et aux convictions de nos coureurs. Ce qui compte d’abord c’est de mettre en avant les valeurs humanistes d’Harold et d’Eric. Ensuite, il y a encore dans ce drame biographique un patriotisme britannique des plus vifs. Pourquoi ? Vers la fin des années 70, le Cinéma britannique souffre de la concurrence du Nouvel Hollywood d’Outre-Atlantique. Ce nouveau genre cinématographique US a révélé de jeunes réalisateurs comme Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Michael Cimino voire George Romero (et ses zombies). Ils signent des œuvres très personnelles, anticonformistes, virulentes. Ils filment la vie, la vraie, celle vécue au coin de la rue. Pour les Britanniques, il est donc temps de redorer le blason de leur Cinéma et de proposer à nouveau des films de qualité, des films qui marqueront les esprits. La relève est prête avec les talentueux Alan Parker ("Midnight express"), les frères Tony et Ridley Scott (la saga "Alien") et Hugh Hudson, le réalisateur des "Chariots") qui signera encore plus tard une nouvelle version des aventures de Tarzan avec "Greystoke" !