Cyclisme

Les cinq Monuments, les 3 grands tours : quels objectifs à venir pour l’ogre Tadej Pogacar ?

Tadej Pogacar peut marquer l’histoire du cyclisme.

© BELGA

Par Raphaël Deby

Vainqueur de la Flèche wallonne, Tadej Pogacar ne s’arrête plus. Véritable glouton du peloton, le Slovène vise un deuxième succès à Liège-Bastogne-Liège et un troisième sur le Tour de France. Qu’est-ce qui lui manque ? Que va-t-il prochainement viser ? Tour d’horizon.

En ayant remporté le Tour des Flandres, l’Amstel Gold Race et la Flèche wallonne, Tadej Pogacar a ajouté trois belles lignes à un palmarès déjà bien fourni. Alors qu’il n’a que 24 as, le Slovène a des objectifs élevés pour les prochaines saisons et pourrait devenir l’un des plus beaux palmarès de l’histoire.

Flèche Wallonne 2023 : Victoire de Tadej Pogacar

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Le plus logique : le Giro et la Vuelta

Ils sont sept à avoir remporté les trois grands tours, Pogacar voudra certainement faire partie de cette liste prestigieuse. S’il n’a "que" le Tour de France à son actif pour l’instant qu’il a remporté à deux reprises, son jeune âge lui laisse tout le temps pour réussir cet exploit, il va devoir accepter de mettre de côté le Tour de France, l’espace d’un moment en tout cas.

Le Slovène l’a dit, son objectif de la saison est de récupérer sa couronne sur la Grande Boucle. Pour la Vuelta, cet objectif n’est pas forcément rédhibitoire. Chris Froome avait par exemple réussi le doublé France-Espagne en 2017. Troisième de la course ibérique en 2019 où il avait explosé, Pogacar n’y est pas revenu depuis mais pourrait peut-être faire comme ce qu’il avait prévu l’an dernier avant de se rétracter et de ne pas s’y rendre. De tels objectifs chambouleront complètement son programme et ce ne sera tout de même pas simple à réaliser mais ne pas le voir au moins essayer ressemble à un scénario difficilement envisageable.

Les courses faites pour lui

Si son palmarès est déjà très impressionnant, plusieurs courses à sa mesure lui échappent encore, en dehors du Giro et de la Vuelta. La première de la liste est Milan-Sanremo où il a terminé cinquième et quatrième lors des deux dernières éditions. Si le champion dit avoir "de l’espoir" de gagner la Primavera, son parcours permet à tellement de coureurs d’y croire qu’il rend la première grande classique de la saison imprévisible, à tel point que des coureurs parfaitement calibrés pour celle-ci comme Peter Sagan ou Philippe Gilbert ne l’ont jamais gagnée malgré leurs tentatives désespérées. Pogacar peut la gagner, oui. Va-t-il le faire ? Les deux coureurs précités ont bien fait plusieurs top 10 sans jamais lever les bras sur la Via Roma. Ce ne sera donc pas si simple.

D’autres classiques, de moindre importance, correspondent bien à son profil. La Clásica San Sebastián notamment, même si son positionnement dans le calendrier (seulement une semaine après le Tour de France généralement) n’en fait pas une priorité pour Pogacar. Le GP de Québec pourra aussi ressembler à un objectif futur les saisons où il ne se rendra pas sur la Vuelta.

Au niveau des courses d’une semaine, le Tour de Catalogne, le Tour du Pays basque (où il a terminé troisième en 2021) et le Tour de Romandie souffrent de la concurrence des classiques printanières. Pour aller les gagner, Pogacar devra donc faire des choix. Le Critérium du Dauphiné et le Tour de Suisse sont les courses généralement privilégiées pour préparer le Tour de France mais le Slovène préfère le tour de son pays même s’il a terminé quatrième de la course française lors de sa seule participation en 2020. Ces courses lui conviendraient parfaitement mais ne seront pas si simples à gagner au vu de ses objectifs habituels. Le Tour de Pologne manque aussi à son palmarès mais son positionnement, une semaine après le Tour, n’en fait pas un rendez-vous bien placé dans le calendrier pour Pogacar, tout comme le Tour du Benelux qui démarre quelques jours avant la Vuelta.

Paris-Roubaix comme objectif futur, les autres courses pavées avec

L’Enfer du Nord sera certainement un objectif un jour. "Je le garde en réserve", avait expliqué Pogacar après sa victoire sur le Ronde, pointant aussi, non sans une pointe d’humour, qu’il devait prendre "quelques kilos". Si ce besoin n’est pas approuvé par tous, ces déclarations montrent bien qu’il ne fera pas de la course française une priorité les prochaines années et qu’il voudra sans doute assouvir d’autres objectifs avant, principalement dans les courses à étapes.

Toutefois, son appétit pour l’histoire sera certainement trop fort et il ne résistera pas éternellement à l’envie de se mesurer à cette course légendaire. Dans sa conquête du pavé le plus mythique, il pourrait tenter de remporter les classiques flandriennes qui manquent à sa collection : le Nieuwsblad, Bruges-La Panne, l’E3, Gand-Wevelgem et À Travers la Flandre.

Les JO et les championnats à aller chercher

Courses particulières du calendrier, les JO et les championnats internationaux échappent encore à Pogacar même s’il a terminé troisième lors de la course en ligne des derniers JO. Lors de la prochaine édition, à Paris, la course en ligne ne sera peut-être pas assez difficile pour lui, le contre-la-montre pourrait alors devenir un objectif. Los Angeles (2028) et Brisbane (2032) seront d’autres opportunités pour lui.

Dans la même lignée, il tentera certainement de conquérir le maillot arc-en-ciel. Glasgow, Zurich et Kigali seront les prochaines villes hôtes des championnats mondiaux. Le maillot européen pourrait aussi devenir un objectif à terme même si son prestige est largement inférieur au maillot actuellement porté par Remco Evenepoel.

Des courses pas faites pour lui

Si plusieurs des courses précitées semblent très difficiles voire impossibles à gagner, d’autres ne sont même pas du tout envisageables. On peut citer dans cette catégorie les classiques allemandes pour sprinteurs Eschborn-Francfort et
Cyclassics Hamburg.

Dans la même lignée, les courses australiennes du tout début de saison, le Tour Down Under et la Cadel Evans Great Ocean Road Race paient leur positionnement très contraignant dans le calendrier, tout comme le Tour du Guangxi en Chine, une semaine après le Tour de Lombardie, en toute fin de saison. La Bretagne Classic semble également compliquée à aller chercher, n’ayant pas vraiment le bon profil pour Pogacar et programmée au milieu de la Vuelta et à quelques jours des classiques canadiennes.

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Amstel Gold Race 2023 : Victoire de Tadej Pogacar

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