Dès ce lundi et durant minimum trois semaines, les activités en intérieur devront se dérouler en position assise. Une décision du comité de concertation de ce vendredi 26 novembre qui n’est pas sans conséquences sur les concerts. Alors, les salles vont-elles maintenir leurs représentations ? Ou vont-elles suspendre des concerts ?
Les concerts se feront assis, à partir de lundi. Et en combinaison avec le Covid Safe Ticket et le port du masque obligatoire.
Nous attendons de voir quelles seront les compensations financières pour les pertes occasionnées
Pour certaines salles, c’est un coup dur. Si bien que certaines espèrent des compensations financières à la hauteur.
"Pour nos membres qui ne peuvent offrir de places assises aux spectateurs, nous attendons de voir quelles seront les compensations financières pour les pertes occasionnées", a réagi Françoise Havelange, la secrétaire générale de la Fédération des employeurs des arts de la scène (FEAS).
►►► A lire aussi : Comité de concertation : boîtes de nuit, Horeca, rassemblements, sphère privée… quid pour les prochaines semaines ?
Le groupe Sportpaleis, à la tête de la plus grande salle de spectacles du pays, regrette, lui, un "nouvel écueil" pour le secteur, déjà durement touché par les mesures de précaution sanitaire.
Car s’il est possible pour le Sportpaleis, "malgré les contraintes organisationnelles", d’offrir des places assises pour un spectacle initialement prévu "debout", ce n’est pas le cas pour d’autres salles, à l’infrastructure plus limitée.
Concerts suspendus ou déplacés
Le directeur de Depot à Louvain regrette ainsi une décision "dramatique". "Nous allons de nouveau devoir reporter ou annuler presque tous nos concerts", se désole Mike Naert, dans l’espoir de compensations financières suffisantes.
De son côté, l’Ancienne Belgique (AB) a décidé de suspendre une quinzaine de concerts à partir de lundi. "Nous mettons tout en oeuvre pour reporter les concerts à une date ultérieure, mais dans certains cas nous ne pourrons éviter l’annulation", a indiqué à Belga le porte-parole de l’AB, Jens Van Den Wyngaert.
►►► A lire aussi : Horeca, sport, fêtes privées… Voici toutes les mesures annoncées par le comité de concertation
Les concerts prévus au Club, la plus petite salle, seront déplacés au Théâtre, la plus grande salle pourvue de sièges, avec une capacité de 200 à 250 places. "Ces concerts pourront se dérouler dans les meilleures conditions de sécurité. En les déplaçant, nous permettons aux artistes de jouer et maintenons l’emploi à l’AB, y compris des freelances", ajoute-t-il.
Priorité : continuer à faire des concerts
Des reports et des déplacements sont également envisagés au Botanique à Bruxelles, mais la salle de concert se montre philosophe. "C’est-à-dire qu’on s’est déjà organisés à maintes reprises, donc on va faire la même chose. On contacte les agents et les groupes et ensuite on propose diverses formules", explique-t-on.
"Comme ça fait presque deux ans, on est devenus très réactifs. Le principal pour nous c’est de continuer à faire des concerts et que le public vienne. S’il faut se réorganiser par moments et de faire des reports, on le fera."
►►► A lire aussi : Coronavirus dans les écoles : le comité de concertation demande des mesures, les activités extrascolaires notamment dans le viseur
"Il faut faire de nécessité vertu", dit-on à l’Eden à Charleroi. "Il se trouve que dans les concerts que l’on avait encore prévus sur la fin de l’année, ce sont des styles musicaux qui peuvent encore s’écouter assis. On n’avait pas de concerts de rock garage ou d’électro."
Par contre, si l’Eden le prend avec philosophie, c’est parce que ce n’est pas qu’une salle de concert, c’est un centre culturel. "Forcément, quand faire des concerts debout est votre activité principale, c’est normal de le prendre autrement."
Un "lourd tribut"
L’Ancienne Belgique dit comprendre le renforcement des mesures sanitaires, mais regrette, à l’instar de bien d’autres acteurs, que le secteur culturel "paie le plus lourd tribut".
"Nous comprenons que de nouvelles mesures soient nécessaires, parce que les chiffres sont ce qu’ils sont. Mais nous nous retrouvons au coeur de la tempête pour la troisième fois. J’espère que le gouvernement réalise que des mesures de soutien sont également nécessaires", conclut le porte-parole de l’AB.