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Les conclusions de l’étude d’incidences de la ligne à haute tension à Aubange inquiètent les citoyens

L’infrastructure partie pour rester.

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Par Clément Glesner

C’est un dossier qui traîne depuis 15 ans. Une partie de la ligne haute tension de 220.000 volts traversant les communes d’Aubange et de Messancy a été déclarée comme illégale en 2008 par le Conseil d’Etat.

Depuis lors, le gestionnaire du réseau, Elia, remue ciel et terre pour tenter de retrouver ce permis, tout en continuant à exploiter cette liaison stratégique. Mais depuis peu, le dossier a pris un nouveau tournant. Un bureau d’études agréé par la Région wallonne vient de rendre les conclusions de l’étude d’incidences. Si plusieurs hypothèses ont été étudiées – espacement des pylônes, déviation de la trajectoire de la ligne haute tension ou enfouissement de la liaison – toutes ont été écartées. La mise en œuvre d’un quelconque chantier serait coûteuse et néfaste pour l’environnement, remarque l’étude.

Des risques pour la santé écartés ?

Une enquête qui privilégie donc le statu quo, tout ce qu’attendait le gestionnaire de réseau Elia. Mais le groupe citoyen d’opposition CADES ne l’entend pas de cette oreille. Selon eux, l’étude aurait mis de côté les nombreuses recherches démontrant des risques sanitaires. "C’est comme l’industrie du tabac. On crée des écrans de fumée et on sort de nouvelles études pour décrédibiliser celles qui mettent en lumière des risques manifestes. Les risques sont réels. Nous avons transmis l’ensemble des documents et des références. Mais cela n’arrange personne. Nous sommes des cobayes", confie André Galhaut avant de préciser : "L’étude d’incidence reconnaît tout de même les risques inhérents à ces infrastructures qui augmentent les leucémies chez les enfants."

De son côté Elia se veut pragmatique. "L’étude d’incidence a été réalisée par un bureau agréé et indépendant. Nous avions besoin de cela pour apporter une vision objective de la situation. Aujourd’hui toutes les hypothèses possibles ont été mises de côté parce qu’elles entraînent d’autres désagréments, notamment aux citoyens. Alors il est vrai que des corrélations statistiques existent entre l’augmentation des leucémies chez les enfants et la présence de lignes haute tension, mais aucun lien de causalité n’est tiré", confie Mélanie Laroche, porteuse de projets pour le gestionnaire de réseau. Suffisant pour introduire un permis de régularisation.

La demande sera déposée dans les prochaines semaines. Suivra une enquête publique durant laquelle les citoyens pourront à nouveau se faire entendre. "Mais on ne fait pas d’illusion. Le permis sera octroyé. Il nous restera alors à nous porter à nouveau devant le Conseil d’Etat, où les chances que l’on gagne sont importantes", conclut André Galhaut.

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