Une enquête qui privilégie donc le statu quo, tout ce qu’attendait le gestionnaire de réseau Elia. Mais le groupe citoyen d’opposition CADES ne l’entend pas de cette oreille. Selon eux, l’étude aurait mis de côté les nombreuses recherches démontrant des risques sanitaires. "C’est comme l’industrie du tabac. On crée des écrans de fumée et on sort de nouvelles études pour décrédibiliser celles qui mettent en lumière des risques manifestes. Les risques sont réels. Nous avons transmis l’ensemble des documents et des références. Mais cela n’arrange personne. Nous sommes des cobayes", confie André Galhaut avant de préciser : "L’étude d’incidence reconnaît tout de même les risques inhérents à ces infrastructures qui augmentent les leucémies chez les enfants."
De son côté Elia se veut pragmatique. "L’étude d’incidence a été réalisée par un bureau agréé et indépendant. Nous avions besoin de cela pour apporter une vision objective de la situation. Aujourd’hui toutes les hypothèses possibles ont été mises de côté parce qu’elles entraînent d’autres désagréments, notamment aux citoyens. Alors il est vrai que des corrélations statistiques existent entre l’augmentation des leucémies chez les enfants et la présence de lignes haute tension, mais aucun lien de causalité n’est tiré", confie Mélanie Laroche, porteuse de projets pour le gestionnaire de réseau. Suffisant pour introduire un permis de régularisation.
La demande sera déposée dans les prochaines semaines. Suivra une enquête publique durant laquelle les citoyens pourront à nouveau se faire entendre. "Mais on ne fait pas d’illusion. Le permis sera octroyé. Il nous restera alors à nous porter à nouveau devant le Conseil d’Etat, où les chances que l’on gagne sont importantes", conclut André Galhaut.