Biodiversité

Les conséquences du réchauffement climatique sont visibles dans nos forêts

Dans la réserve naturelle de Virelles, les plantes et les arbres indigènes poussent à leur guise. Depuis 2 ou 3 ans, cette forêt marécageuse change.

© DR

Par Anne-Françoise Moens

La réserve naturelle de Virelles dans le Hainaut est une réserve où les plantes et les arbres indigènes poussent à leur guise. Ici, la nature évolue selon ses propres droits, sans intervention humaine a priori. A priori… Car depuis deux ou trois ans, cette forêt marécageuse change. 

Dans la zone réservée aux Aulnes, par exemple, plus on s’éloigne du marais, plus les arbres meurent, assoiffés par la succession des printemps trop secs. "Ils ont poussé pendant des années… 30, 40 ans sans problème… Depuis trois ou quatre ans, ils perdent leur feuille et ils finissent par mourir de soif car il n’y a plus assez d’eau dans le sol", explique Sébastien Pierret, responsable de la Conservation de la Réserve Naturelle de Virelles. 

Heureusement, entre les Merisiers, les Bouleaux, les Peupliers ou l’aubépine, la Réserve de Virelles est une zone très variée. Et cette diversité assure la stabilité de la forêt, selon que le printemps soit plus sec ou plus humide, d’une année à l’autre. Un véritable nid pour toute une biodiversité. Avec, là aussi, des changements : "Cet endroit est un endroit exceptionnel pour les libellules notamment", poursuit Sébastien Pierret, "et depuis 2006 on a observé 12 nouvelles espèces de libellules. La grande majorité de ces libellules sont à tendance méridionale, attirées par les températures plus douces. Et le réchauffement favorise leur reproduction."

Une nouvelle problématique

Virelles, c’est également un grand étang et une roselière de 15 hectares, qui souffre elle aussi : elle est peu à peu envahie par les saules. "La succession des printemps secs tels qu’on les connaît maintenant favorise l’arrivée d’arbres pionniers notamment les saules qui sont en train d’envahir cette roselière. Les saules à certains endroits c’est intéressant mais les roselières sont aussi intéressantes notamment pour certains oiseaux. Donc on doit tout faire pour le sauvegarder, on arrachant purement et simplement l’eau pour amener l’eau qui manque aux roseaux. Ça, c’est une nouvelle problématique", conclut Sébastien Pierret. 

Si on ne fait rien, cet écosystème disparaîtra. Cela fait 20 ans que Sébastien Pierret prend soin de la réserve de Virelles. Jusqu’ici, seul son regard attentif suffisait. Aujourd’hui, face à l’alternance répétée de périodes sèches et humides, le parc a besoin d’un coup de pouce de l’homme.

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