First Republic Bank, troisième banque américaine à trébucher depuis mars, sera-t-elle la dernière ? Pour les marchés, rien n’est moins sûr. Et d’autres noms d’institutions vulnérables sont déjà avancés. Les analystes pourtant se veulent rassurants.
First Republic Bank est-elle la Last to fail ?
Après – en mars – la chute du duo formé par Silicon Valley Bank et Signature. Après, sur notre continent, Crédit Suisse. Après ces trois-là, croire au stop était donc une erreur. Cette semaine, la First Republic Bank – banque privée pour grosse fortune, a été déclarée en faillite et aussitôt rachetée par JP Morgan.
Le scénario est une fois de plus celui d’un bank run, suivi d’une solide perte de valeur boursière (-75%). Scénario aussi d’un modèle bancaire qui ne fonctionne plus dès lors que les taux d’intérêt repartent à la hausse.
Certains d’ailleurs l’observent (presque) d’un œil positif : le marché se débarrasse des institutions incapables de tenir la route. Sauf que… Ce n’est évidemment pas le but de la FED. La hausse des taux vise à limiter la progression de l’inflation, elle n’a pas pour but de se débarrasser des canards boiteux du secteur bancaire. Au passage, une nouvelle hausse est d’ailleurs attendue d’ici la fin de la semaine.
Dans ce contexte, faut-il penser que First Republic Bank sera la dernière ? Le patron de JP Morgan, Jamie Dimon, veut croire qu’il n’y aura pas d’effet domino. Quelques fissures, quelques craquements dans le système, admet-il. Peut-être la chute d’un acteur mineur mais plus une banque d’importance de FRB. Cette période-là est, selon lui, terminée.
Crédible ?
Forcément, celui qui vient de racheter une banque en faillite à tout intérêt à croire (et à plaider) que la crise est passée. Quand bien même le risque est persistant et qu’une partie des banques régionales américaines y reste fort exposée.
Paul De Grauw, professeur à la London School of Economics, se veut aussi rassurant. "Les banques centrales ont les moyens de circonscrire la crise bancaire" lâchait-il dans Le Soir, le 2 mai 2023.
"Si les clients s’interrogent sur la solidité de la banque, qu’ils perdent confiance dans sa solvabilité et qu’ils retirent leur argent massivement, et que La banque n’est pas en mesure de les rembourser, alors c’est à la banque centrale d’intervenir pour soutenir l’institution".
En Suisse, une décision vient d’être votée. Un tour de vis pour le secteur : les banques devront augmenter leurs fonds propres et de limiter le bonus des hauts dirigeants… En somme, exiger des banques qu’elles limitent leur exposition aux risques. Une façon de les contraindre, ces banques à se protéger d’elle-même.