Si on fait le compte, depuis février, 4 libérations ont été obtenues. Comme si l’Iran soudain cherchait à arrondir les angles. Et probablement, à obtenir quelque chose de plus que le seul échange de prisonnier.
Sur la scène internationale, le gouvernement iranien peut se féliciter de mener une politique étrangère active. Il a, en quelque sorte, repris langue avec deux Etats européens, la France et la Belgique à qui l’Iran a démontré qu’il était possible de négocier.
Pour autant, parler d’ouverture du régime serait aller bien trop vite.
Sur la scène iranienne, le régime en place a vécu une crise interne très forte. Largement contesté par sa population après le décès d’une jeune femme, Mahsa Amini, le pouvoir tente de reprendre le contrôle, et pour y parvenir, il emploie la manière forte. 209 peines capitales ont été exécutées depuis janvier. Les 3 dernières datent du 19 mai dernier. D’ici peu, se tiendra le procès de l’une des journalistes qui a couvert la mort de Mahsa Amini.
L’Iran se trouve donc engagé à la foi dans un processus répressif interne, et dans un mouvement de négociation externe.
Maintenant que le contact a été noué, le pays estime opportun d’aborder la question qui l’intéresse vraiment : la relance des pourparlers sur le nucléaire, suspendus l’été dernier. L’argument est simple : ces dernières semaines, le régime a accepté de libérer 4 personnes condamnées à purger une peine de prison en Iran. En levant l’obstacle des otages, Téhéran s’offre une possibilité de reprendre les discussions.