Des séismes d’une magnitude comparable à celui vécu par la Turquie et la Syrie, il s’en produit chaque année. Pourtant, le bilan cette fois est énorme. Et cela ne manque pas d’interroger : pourquoi la population turque paye-t-elle un si lourd tribut ?
Il faut revenir en arrière pour trouver une piste d’explication.
En 1999, la terre tremble et fait (déjà) de nombreux morts. La gestion de l’après-séisme est alors critiquée par un homme : Recep Tayyip Erdogan. Il en fera l’un des arguments menant son parti, l’AKP, au pouvoir en 2002. L’année suivant, 2003, le même prend l’engagement, face à la population, d’offrir un bâti solide et de "nettoyer le secteur de la construction."
Car c’est là un des facteurs expliquant le lourd bilan humain et matériel. En Turquie, le secteur de la construction contourne bien souvent les règles. Au lendemain du séisme, la Justice a délivré des mandats d’arrêts et procédé à l’arrestation de promoteurs tentant de quitter le pays et ouvert de très nombreuses enquêtes (560, lisait-on semaine dernière dans le Figaro.)
Un contre-exemple est à voir dans la ville d’Erzim. A quelque 100 kilomètres de l’épicentre, Erzim n’a enregistré aucune victime, pas de blessés et la destruction seulement de quelques bâtiments anciens. Le Monde rapporte dans une interview du maire local, la lutte active des autorités de la ville contre les constructions illégales, menant parfois à la destruction de bâtiment si ces derniers ont été construits sans respecter la législation.