"Les Intranquilles", c’est le portrait d’un couple, incarné par Leila Bekti et Damien Bonnard, un couple avec un petit garçon, un couple qui s’aime passionnément… Seulement voilà : le mari, artiste peintre, est bipolaire, refuse de prendre ses médicaments qui briment sa créativité, et sa femme, désemparée, est en permanence sur le qui-vive, redoutant une nouvelle crise. Joachim Lafosse avoue volontiers avoir puisé dans ses propres souvenirs d’enfance pour élaborer le scénario de ce film…
"Comme réalisateur, j’essaie de partager, en fait, ce que j’aime, c’est d’écrire le film, pas pour le public, mais pour chaque spectateur. J’aime bien échanger, mais aussi, ça vient du fait qu’à la maison, quand j’étais petit, on parlait peu, mais quand il y avait un film, on se mettait à échanger, et tout d’un coup, on se livrait. Et plein de choses qu’on n’osait pas dire, on ne parlait pas de la psychose, on ne parlait pas de la maniaco-dépression, mais on parlait de "Kramer contre Kramer" quand on l’avait vu à l’Ecran Témoin et que Jacques Bredael en avait parlé. Et vraiment, j’attendais presque les moments où il y allait avoir un film et qu’on puisse se parler. Et je pense que je fais des films pour la même raison."
C’est vendredi soir qu’aura lieu la projection officielle du film "Les Intranquilles". Être programmé en fin de festival n’est pas forcément un mauvais agenda, ça avait porté chance en 1999 à un certain film belge : c’était "Rosetta" des frères Dardenne qui décrochait une inattendue Palme d’Or.