Les critiques d’Hugues Dayez : "A good person", Florence Pugh, l’actrice "à suivre" à Hollywood

L’avenir semble sourire à Allison, qui vient de se fiancer et déborde de projets. Las, elle est impliquée dans un grave accident de voiture dans lequel sa future belle-sœur trouve la mort. Blessée, rongée par la culpabilité, Allison va se réfugier dans la consommation sans limite d’opioïdes dont elle va devenir totalement dépendante. Dépressive, elle va tenter de fréquenter une thérapie de groupe où elle va croiser Daniel (Morgan Freeman), qui a failli devenir son beau-père et qui n’arrive pas à faire le deuil de sa fille… Comment renouer le dialogue avec lui sans raviver toutes les blessures ?

Zach Braff avait ébloui tout le monde avec un premier film à 26 ans, "Garden state", avec Natalie Portman. Près de vingt ans plus tard, il revient avec un autre drame intimiste, écrit pendant le confinement et inspiré par la perte de proches. Si "A good person" témoigne encore d’une vraie sensibilité (et parvient à intégrer dans une fiction le scandale des antidouleurs addictifs de la famille Sackler), il souffre d’une écriture un peu conventionnelle – sans doute parce que Braff a quitté le circuit indépendant pour intégrer le business hollywoodien en tant qu’acteur. Mais la prestation de Florence Pugh en jeune fille totalement désemparée est d’une grande justesse, et donne de l’éclat au film.

Harold Fry, paisible retraité dans une petite ville côtière du Devon, reçoit une lettre d’adieu d’une ancienne collègue de travail qui, atteinte d’un cancer, vit ses dernières semaines dans un hospice du nord de l’Angleterre. Sur un coup de tête, Harold décide d’entreprendre à pied un pèlerinage de 700 kilomètres pour aller rendre une dernière visite à sa vieille amie, provoquant l’incompréhension de son épouse…

Adapté d’un best-seller par son auteur, Rachel Joyce, "The unlikely pilgrimage of Harold Fry" suscite au départ quelques réticences : va-t-on se retrouver devant un énième "feel good movie", débordant de bienveillance et prônant béatement le dépassement de soi ? Heureusement, le film n’est pas un mélo hollywoodien, mais d’inspiration anglaise, – le pays romanesque des brèves rencontres et des rendez-vous manqués. Résultat : si le début est assez convenu, le film gagne en puissance et réserve quelques émouvantes surprises. Interprétation impeccable de Jim Broadbent ("The Duke") et de Penelope Wilton ("Downton Abbey").

L’Adamant est une structure flottante, sorte de grande péniche flottant sur les bords de Seine, en plein Paris. L’établissement est un centre de jour qui accueille des adultes souffrant de troubles psychiques divers.

Le documentariste Nicolas Philibert ("Être et avoir", "Le pays des sourds") a filmé l’activité au cœur de l’Adamant, les ateliers créatifs, les témoignages des patients. Son film a remporté l’Ours d’or à Berlin. Soit. Mais ce prix prestigieux met en lumière un film sans relief, sans dramaturgie, succession de moments très anecdotiques, rarement émouvants et jamais – c’est l’approche Philibert – explicatifs : après un film de 100 minutes (qui aurait pu en durer 30 ou 200, avec le même résultat), on ne sait toujours pas trop comment fonctionne l’institution et pourquoi son futur est incertain. Film frustrant et, en fin de compte, démarche artistique un peu stérile.