Née en 1743, Jeanne Vaubernier, roturière, se découvre un destin de courtisane. Par l’entregent du comte du Barry, elle gravit l’échelle sociale pour devenir la favorite du roi Louis XV. A la cour de Versailles, sa beauté et sa personnalité très libre ne tardent pas à attiser les jalousies, à commencer par celles des filles du souverain…
On comprend ce qui, dans le profil anticonformiste de "La du Barry", a donné envie à Maïwenn de se lancer dans la réalisation de son premier film d’époque. Là où le bât blesse, c’est qu’elle se soit octroyé le rôle principal. Car Maïwenn a certes du tempérament, mais n’est en aucun cas une actrice de composition. Loin de servir le rôle, elle fait tout pour le ramener à elle. Le film se réduit alors à un véhicule pour son envahissant nombrilisme ; elle doit en permanence occuper le devant de la scène, et les autres protagonistes en sont réduits à faire de la figuration (Johnny Depp, choisi absurdement pour incarner Louis XV, est fantomatique et annone quelques répliques en français).
A partir du moment où le film devient un "showroom Maïwenn", tout enjeu dramatique se délite et le long-métrage est une illustration linéaire et sans surprise du vieux thème "grandeur et décadence d’une courtisane". Il aurait sans doute fallu à la manœuvre le duo Stephen Frears/ Christopher Hampton (auteurs du chef-d’œuvre "Les liaisons dangereuses" d’après Choderlos de Laclos) pour hisser ce "Jeanne du Barry" à un autre niveau de cinéma.