Les critiques d'Hugues Dayez

Les critiques d’Hugues Dayez : "Les jeunes amants", un rôle magnifique pour Fanny Ardant

Fanny Ardant et Melvil Poupaud dans "Les jeunes amants"

© Ex Nihilo Kare

César du meilleur second rôle féminin il y a deux ans grâce à l’excellent "La belle époque" de Nicolas Bedos, Fanny Ardant revient sur le devant de la scène dans "Les jeunes amants" de Carine Tardieu.

Les jeunes amants

L’affiche du film "Les jeunes amants"
L’affiche du film "Les jeunes amants" © DR

Pierre (Melvil Poupaud), 45 ans, médecin oncologue, marié et père de famille, accompagne un ami qui rend visite à sa mère Shauna (Fanny Ardant), belle septuagénaire qui se réfugie de plus en plus souvent dans une ferme en Irlande. A la faveur de ce bref séjour, Pierre est troublé par cette femme qu’il avait croisée quinze ans plus tôt. Et le trouble est réciproque… A Paris, Pierre va revoir Shauna, et assumer le sentiment amoureux qu’il éprouve pour elle. Shauna, libre et indépendante, a à la fois envie et peur de cette relation. Car comment faire accepter cet amour si peu conventionnel aux proches ?

Carine Tardieu a hérité d’un projet que la réalisatrice Solveig Anspach (décédée d’un cancer en 2015) avait développé, inspiré par l’histoire d’amour de sa propre mère. Tardieu, passionnée par les histoires de famille (on lui doit le savoureux "Otez-moi d’un doute" avec François Damiens), a repris le script avec la scénariste Agnès de Sacy (collaboratrice de Pascal Bonitzer et Zabou Breitman, entre autres), et mis en place un face-à-face entre Melvil Poupaud et Fanny Ardant.

A une époque où les couples "homme de 60 ans (et plus) /femme de 40 ans (et moins)" ne choquent plus personne, il est assez pénible de constater que l’inverse reste encore si peu accepté par une certaine morale bourgeoise. Cette question est évidemment au cœur du film, mais ce n’est pas la seule : Shauna, de santé fragile, s’interroge sur l’avenir possible de sa relation avec Pierre… Si le jeu de Melvil Poupaud reste parfois un peu tiède, Fanny Ardant habite son personnage avec une sincérité terriblement touchante. En d’autres mots, c’est elle qui fait le film.

Les Jeunes Amants

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Mort sur le Nil

L’affiche de "Mort sur le Nil"
L’affiche de "Mort sur le Nil" © DR

Enfin ! Sans cesse reporté à cause du Covid et surtout, du scandale qui a frappé de plein fouet un de ses acteurs principaux, Armie Hammer (empêtré dans des accusations de viol et mis au ban d’Hollywood), la deuxième adaptation d’un classique d’Agatha Christie réalisée par Kenneth Branagh (après "Le crime de l’Orient-Express") sort sur nos écrans.

"L’Orient Express" et "Mort sur le Nil", romans qui mêlent adroitement énigme et exotisme, ont déjà fait l’objet de deux somptueuses adaptations au cinéma : le premier en 1974, signé Sydney Lumet avec Albert Finney en 1974, et le second en 1978, réalisé par John Guillermin avec Peter Ustinov. Ce dernier marqua tellement les esprits dans le rôle d’Hercule Poirot qu’il incarna le célèbre détective belge encore à cinq reprises.

Dans "Mort sur le Nil", Poirot, en croisière en Egypte, assiste au voyage de noces de Linnet Ridgeway, richissime héritière qui attire bien des convoitises et des inimitiés… Lorsqu’un meurtre est commis sur le bateau, dans une étouffante atmosphère de huis clos, le détective mène l’enquête.

Tous les lecteurs d’Agatha Christie savent combien la saveur de ses romans policiers tient, plus encore qu’à la galerie des suspects, à la mécanique sophistiquée de ses intrigues. Le scénariste de cette nouvelle version de "Mort sur le Nil", Michael Green, semble l’avoir oublié et vouloir montrer qu’il est plus intelligent et inventif que la célèbre Reine du crime, et ajoute plein de trouvailles de son cru qui se révèlent, selon les cas, soit inutiles, soit carrément hors sujet. Quant à Branagh, on en vient à se demander s’il a jamais lu un roman d’Agatha Christie : son incarnation d’Hercule Poirot est grotesque, et l’accent "belge" qu’il essaye d’adopter est ridicule. Ajoutons à cela des décors qui suintent le studio (le bateau ressemble à un palais des glaces immaculé), et vous aurez compris que le désastre est total. Vous aimez "Mort sur le Nil" ? Revoyez la succulente version avec Peter Ustinov et David Niven, elle a très bien vieilli – et damne le pion à ce piteux remake de Branagh.

Mort sur le Nil | Bande-Annonce [Officielle] VOST | 2020

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Les vedettes

L’affiche du film "Les vedettes"
L’affiche du film "Les vedettes" © DR

Daniel, chanteur raté, est vendeur dans un magasin d’électroménager. Il se retrouve dans une situation financière précaire : alors que sa mère vient de mourir, il est incapable de payer les droits de succession de la maison et sa sœur la presse de la vendre… C’est alors que Daniel réalise que son collègue Stéphane pourrait se révéler un partenaire précieux pour participer à des jeux télévisés, et y gagner des sommes qui font rêver.

Grégoire Ludig et David Marsais se sont taillé un joli succès en France avec le "Palmashow". Le duo humoristique était aussi au générique de "Mandibules" de Quentin Dupieux. Dans "Les vedettes", ils s’inscrivent dans la veine parodique initiée, il y a belle lurette, par les Inconnus. Ce qui change, évidemment, ce sont les émissions parodiées : là où Bourdon, Campan et Légitimus brocardaient "Des chiffres et des lettres" et autres classiques d’Armand Jammot, Ludig et Marsais prennent pour cible "Le juste prix", "N’oubliez pas les paroles" et "Le loft".

On l’aura compris, ce genre d’humour n’est ni très neuf ni très surprenant. Mais ça fonctionne gentiment, surtout quand Daniel (Ludig), en chapeau de cow-boy et santiag, se prend pour Johnny et chante ce qu’il croit être un tube potentiel avec un clip" qui déchire"… Tout ça n’est pas du grand cinéma, mais ça ne prétend pas l’être, ce qui rend ces "Vedettes" sympathique.

LES VEDETTES - Bande-annonce

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