Ces cinq jours constituent une véritable course contre la montre. La SDAT (Sous-direction antiterroriste), basée à Levallois Perret, le RAID, la BRI… Toutes les forces de police sont sur les dents ; les flics ébranlés comme le reste de la population parisienne par l’ampleur et la violence de l’attaque doivent à tout prix garder leur sang-froid et leurs réflexes professionnels pour traquer les terroristes survivants. Dans un climat de chaos indescriptible, ils ont une obligation de résultat rapide, pressés par le ministère de l’Intérieur…
Le film de Jimenez décrit un monde "top secret", celui de ces enquêteurs de l’ombre. Jean Dujardin et le réalisateur les ont rencontrés, mais en dehors de leur lieu de travail, qui reste totalement inaccessible. Les personnages incarnés par Dujardin, Jérémie Rénier, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain (etc.) sont inspirés de personnes existantes, mais pour des raisons évidentes de sécurité, leurs identités ont été modifiées.
En résulte un film réaliste, nerveux, qui tente de restituer l’ampleur du défi qu’ont constitué pour tous ces hommes et ces femmes ces cinq jours de novembre 2015. C’est la qualité du film, c’est aussi sa limite : tous les protagonistes sont "utilitaires", ils sont tous au service du récit, il n’y a pas de place pour des scènes qui leur donneraient une épaisseur supplémentaire. "Novembre" s’inscrit dans la lignée du film "United 93" de Paul Greengrass (sur l’attentat manqué du Pentagone le jour du drame des Twin Towers), c’est-à-dire à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. C’est instructif, mais comme l’angle choisi est essentiellement descriptif, ça génère peu d’émotion.