Les critiques d'Hugues Dayez

Les critiques d’Hugues Dayez : "The Son", radioscopie d’une relation père/fils par Florian Zeller

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"Never change a winning team" : après la consécration internationale avec "The Father", le dramaturge français refait équipe avec son collègue anglais Christopher Hampton pour réaliser une adaptation filmée de sa pièce "Le Fils" avec un casting anglo-saxon.

The Son

The son, de Florian Zeller
The son, de Florian Zeller © DR
The Son (Le Fils)  - l'affiche

Peter (Hugh Jackman), avocat d’affaires new yorkais tenté par la politique, reçoit un coup de fil inquiet de son ex-femme (Laura Dern) : leur fils Nicholas, 17 ans, est en décrochage scolaire et a rompu le dialogue avec elle. Peter accepte de l’accueillir dans son appartement à Manhattan, où il a refait sa vie avec une jeune compagne (Vanessa Kirby), qui vient de lui donner un nouvel enfant… Peter est de bonne volonté, mais ce "workoholic" ne sait pas trop comment renouer le dialogue avec son grand adolescent, en proie à des angoisses existentielles.

Avec "The Son", Florian Zeller aborde un thème éternel, celui du conflit des générations, de l’incommunicabilité entre des parents et un adolescent enfermé dans ses questionnements et ses idées noires. Il le fait en choisissant de dresser le portrait du père, un homme qui s’est "fait tout seul", contre l’image de son propre paternel, monstre d’égoïsme (Anthony Hopkins, présent dans une seule scène, magistral), et qui s’est construit sur un nombre restreint de valeurs – le travail, le mérite – sans trop se poser de questions. Le mutisme de son fils va faire exploser douloureusement ses certitudes.

"The Son" est sans doute un film moins parfaitement abouti que "The Father". Mais à travers une mise en scène fluide, sans esbroufe, et des dialogues sobres et justes, il parvient à reposer les questions essentielles : c’est quoi, réussir sa vie ? C’est quoi, être un "bon père" ? Le film ne donne pas de réponse définitive, à chacun sa vérité. Et le casting réuni par Zeller est de premier ordre pour défendre ce qu’il a à dire.

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Les petites victoires

Les Petites Victoires

Alice a un double métier : elle est maire du petit village breton de Kerguen, et institutrice d’une unique classe réunissant tous les enfants de la localité. Débordée, elle doit faire face à deux problèmes urgents : éviter que sa classe, trop peu peuplée, ne soit supprimée et les enfants recasés dans la petite ville voisine, et accueillir un élève inattendu : Emile qui, à 65 ans, veut vaincre son illettrisme.

"Les Petites Victoires", mis en scène par une réalisatrice bretonne, Mélanie Auffret, s’appuie sur des observations "sur le terrain" pour évoquer la désaffection des petits patelins dans la France profonde. Ce parfum de sincérité rend cette comédie plutôt sympathique, d’autant plus qu’il est porté par un duo attachant, Julia Piaton (fille de Charlotte de Turckheim, actrice à suivre) et le toujours impeccable Michel Blanc (visiblement très tenté par les films de terroir après le carton populaire de "Je vous trouve très beau").

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Creed III

L'affiche de Creed III

Le film "Creed" avait eu le mérite de ranimer le mythe de Rocky en mettant en scène Adonis, fils d’Apollo Creed, adversaire décédé de Rocky Balboa. Sylvester Stallone retrouvait alors son rôle fétiche pour devenir le mentor du jeune boxeur afro-américain, joué par la star montante Michael B. Jordan. Le succès critique et commercial du film a entraîné une suite qui, si elle n’a pas bénéficié du même effet de surprise, restait de bonne tenue.

Dans ce troisième volet, Adonis Creed, au faîte de sa gloire, raccroche les gants et entame une retraite confortable. C’est alors que sort de prison Dame, un ami d’enfance, qui va venir réveiller quelques mauvais souvenirs et mettre Adonis sur la sellette.

Dans ce "Creed III", exit Rocky Balboa. On ne connaît pas le dessous des cartes, on sait juste que Stallone est en conflit avec le producteur des "Rocky" et de "Creed" Irwin Winkler. Ce dernier a donc décidé de se passer de Sylvester et de faire évoluer seul le personnage incarné par Michael Jordan – qui, cette fois, réalise le film. Il en résulte un film très convenu, sans relief, où toute référence à l’univers matriciel de la série originale a disparu. Pas sûr que les fans de Rocky s’y retrouvent.

Creed III

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