Le recyclage se porte bien en Belgique et ce que l’on appelle les matériaux secondaires (au contraire des biens fabriqués à base de matière première vierge, comme le pétrole ou le bois) ont le vent en poupe. Et c’est un secteur qui recouvre de multiples domaines d’activité: recyclage des terres et déchets de construction, des déchets médicaux, du textile, des métaux et du verre et le tout-venant issu du secteur privé.
Le plus gros marché c’est celui des PET, les plastiques fabriqués à base de pétrole. Stany Vaes, directeur général de Denuo, la Fédération belge des collecteurs et recycleurs
"En Belgique, on a été dans le top 5 mais on a plafonné ces dernières années. Mais ça repart grâce à l’Union Européenne qui a décrété que les emballages de boisson devraient contenir dès 2025, au moins 25% de plastique recyclé et dès 2030, 30% de matière recyclée pour toutes les bouteilles à base de PET. Et du coup, ça a boosté l’intérêt pour les collectes de pmc dont les déchets deviennent plus intéressants à recycler."
Demande en hausse, les prix suivent
Et l’analyse de Fost Plus, qui gère la collecte des déchets en Belgique confirme ce constat : " Au niveau mondial, l’économie reprend après la période du COVID. La demande pour des matières premières recyclées est en hausse. Et cela s’explique aussi par une demande claire des consommateurs qui exigent des emballages et des biens plus respectueux de l’environnement. Pour les grandes marques, on est passé de la nécessité de soigner leur image à une nécessité stratégique et désormais à des normes législatives au niveau européen. Et les entreprises elles-mêmes s’engagent dans ce mouvement."
Et ça conduit à une situation inédite : le prix pour le plastique recyclé est plus élevé que la matière vierge. Alors que d’habitude, c’est le contraire. On note des augmentations sur le marché international de +80% pour le PET (le PET recyclé.
" Avec la mesure européenne, la demande est en forte hausse et les grands producteurs d’emballage intègrent déjà du plastique recyclé pour des marques comme Coca cola, Chaudfontaine, Bru, Spadel, etc. "
Aluminium et vieux papiers
Le marché du papier et du carton recyclé connait lui aussi une forte hausse car les habitudes de consommation changent. Avec la disparition progressive des sacs et des emballages plastiques, les grandes marques de la distribution se tournent vers le papier. On n’utilise pas de papier recyclé pour l’alimentaire mais bien pour les sacs et pour toutes sortes d’autres emballages.). Conséquence : les prix se sont envolés : + 30% pour l’aluminium et +100% pour le papier-carton.
Reste à savoir si cette tendance va se poursuivre après la fin des pénuries engendrées par la crise sanitaire et le retour à la production normale ?
Pour Stany Vaes, la réponse est oui : " Je suis assez optimiste car il y a aujourd’hui une sensibilité au niveau politique mais aussi dans la société. On n’accepte plus le gaspillage des ressources. Les consommateurs veulent qu’on recycle mais aussi qu’on utilise les matériaux recyclés. Le déchet, c’est un baromètre économique. Plus l’économie tourne et plus il y a de déchets et plus il y a de déchets, plus on recycle. Cela devient un cercle vertueux. "