Diables Rouges

Les Diables rouges de Tedesco : après l’euphorie, voici 5 bonnes raisons de rester les pieds sur terre

Match Amical

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Généralement, après une belle victoire, une prestation saluée par tous, les joueurs arrivent aux micros tendus des journalistes pour nous livrer un classique indémodable : "Il faut garder les pieds sur terre ", souvent automatisé, parfois soufflé par les communicants.

Mais si, finalement, ce réflexe de temps en temps raillé, était juste ? Et si on leur donnait raison ? Après ce premier rassemblement made in Germany, de Domenico Tedesco à Cologne, si rafraîchissant, enrichissant, parfois euphorisant, on a donc cherché cinq bonnes raisons de rester, ou revenir, les pieds sur terre.

1. La qualité des adversaires

Antonio Rudiger et Tony Kroos (Réal Madrid), Manuel Neuer, Thomas Müller, Jamal Musiala, Leroy Sané (Bayern Munich), Ilkay Gundogan (Manchester City), Kaï Havertz (Chelsea), Nico Schlotterbeck, Niklas Süle et Karim Adeyemi (Dortmund). Voilà une belle liste de 11 joueurs allemands absents pour diverses raisons (retraite internationale, blessure, maladie, choix du sélectionneur) qui pourrait nous inciter à un peu de modestie au moment de battre la Mannschaft pour la première fois depuis 69 ans.

"La plus mauvaise" jamais vue par Lothar Matthäus en première mi-temps. La Suède, elle, n’avait pas participé à la Coupe du monde et vient d’être rétrogradée en Ligue des Nations C. Vendredi, elle avait fait rentrer un joueur de 41 ans qui revenait de blessure après 10 mois sans jouer pour essayer d’inverser la tendance. Ok, Zlatan, on sait que tu es le plus fort, presqu’un Dieu et tout ça, mais quand même…

2. Les scénarios de match avantageux

Imaginons tous ensemble, l’espace de quelques secondes (et toujours dans l’optique de rester les pieds sur terre) si Wout Faes avait repris le ballon dévié par Thibaut Courtois juste deux, trois centimètres plus loin. But accordé à la Suède qui mène alors 1-0, sur la première grosse occasion du match. Est-ce que la Belgique aurait bien réagi ?

La Suède, devant son public, s’en serait retrouvée galvanisée. Ce groupe n’a pas encore été mené sous Tedesco et cela s’est joué à quelques millimètres. Et si on n’avait pas gagné en Suède, aurait-on démarré contre l’Allemagne avec autant de certitudes ? Les joueurs auraient-ils suivi leur nouveau coach les yeux fermés comme ils l'ont fait ?

Contre l’Allemagne, où le scénario est parfait : marquer sur les deux premières occasions. Un peu comme contre le Brésil en 2018 ou contre la France en Ligue de Nations (oui oui, on menait aussi 2-0 à la mi-temps après la même première mi-temps de folie, avant de perdre 3-2, le VAR, Benzema et les émotions étant passés par là).

La 2e mi-temps de mardi a d’ailleurs ressemblé aux deux autres matchs cités : tenir, tenir, tenir. Comme contre le Brésil, c’est passé.

3. Les cadors font toujours la différence

La solidarité faisait plaisir à voir, la fougue de la jeunesse aussi. Les nouveautés, c’est emballant et cela fait cogner le palpitant. Merci Tedesco. Mais rappelez-nous qui a marqué les 3 buts contre la Suède ? Et qui a été décisif sur les 3 buts contre l’Allemagne ?

Eh oh, ne m’en veuillez pas, je pose juste des questions. On a toujours dit, depuis 10 ans, que les Diables avaient besoin de leurs cadors (Courtois, KDB, LukakuHazard) au top de leur forme pour espérer "quelque chose". Alors, la "nouvelle" Belgique serait-elle capable d’aller loin dans un tournoi, de gagner 5, 6, 7 matchs, sans De Bruyne motivé ? Sans Lukaku en forme ?

A l’inverse, aurait-on été éliminé si vite lors de la dernière Coupe du monde si Romelu avait joué dès le début ? Allez, j’avoue, ça, c’est un autre débat.

4. Tedesco fait des erreurs

Un entraîneur qui gagne a toujours raison, même quand il a tort. Et Domenico Tedesco a dû voir comme tout le monde qu’Alexis Saelemakers n’était pas fait pour jouer arrière gauche.

Mais ce choix-là, comme les Diables ont fini par gagner, passe finalement pour un "test" non concluant. Le choix de jouer sans véritable milieu défensif naturel reste une question ouverte. Onana est monstrueux de puissance, charismatique et intense. Mais va-t-il réussir à se canaliser en permanence dans une position qui n’est pas habituellement la sienne ? Les analystes sont partagés après ce premier rassemblement.

Tedesco la confirmera-t-il dans ce rôle-là ou le fera-t-il jouer un cran plus haut ? En attendant, les ballons perdus dans des zones dangereuses ou les quelques erreurs de placement dues au manque d’habitude sont presque passés inaperçus, comme les Diables ont gagné. On a hâte de voir comment notre technicien allemand va s’adapter par rapport à ses propres conclusions.

5. Le souvenir de René Vandereycken

Le dernier sélectionneur de la Belgique à avoir remporté ses deux premiers matchs, c’est René ! La suite est moins glorieuse. Des résultats en chute libre, une communication désastreuse, un jeu ennuyeux. La Belgique ne se qualifiera pas pour l’Euro 2008, ni pour la coupe du monde 2010. Bilan final du cynique Vandereycken : 10 victoires seulement en 30 matchs.

Alors, vous êtes revenus les pieds sur terre ? Nous, on voulait juste donner raison à la communication traditionnelle des joueurs. Et poser quelques questions pour l’instant sans réponse. De toute façon, on devra jouer "match par match" en sachant que "l’important, c’est les trois points".

Pour connaître les premiers éléments de réponse, rendez-vous donc en juin. On a hâte d’y être parce que pour tout vous avouer, on s’est également légèrement emballé.

Kevin De Bruyne célèbre son but face à l’Allemagne avec ses équipiers.
Kevin De Bruyne célèbre son but face à l’Allemagne avec ses équipiers. © Tous droits réservés

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