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Les dinosaures tombaient malades comme nous

© Stocktrek Images – Getty Images

Par RTBF avec AFP

Toux, fièvre, maux de tête… Les dinosaures aussi ont souffert d’infections respiratoires, comme le révèle l’étude d’un sauropode de 150 millions d’années.

C’est la première preuve robuste d’une pathologie infectieuse chez les dinosaures non aviaires, disparus il y a 65 millions d’années, selon cette étude parue dans Scientific Reports.

L’animal, qui vivait à la fin du Jurassique, il y a plus de 145 millions d’années, était un grand sauropode herbivore au long cou ("MOR 7029" de son nom scientifique), au surnom de "Dolly". Ses restes fossilisés ont été découverts en 1990 dans le Montana aux États-Unis.

Nous savions déjà que les dinosaures avaient développé des cancers (poussant certains scientifiques à penser qu’ils étaient déjà sur le déclin au moment où l’astéroïde est tombé sur Terre), voici qu’ils avaient aussi des infections respiratoires.

Une infection respiratoire de dinosaure

En examinant, des années plus tard, les os du cou de "Dolly", le paléontologue Cary Woodruff a identifié des saillies osseuses de forme et de texture inhabituelle. "C’était vraiment bizarre, je n’avais jamais vu ça chez aucun dinosaure", dit à ce spécialiste des sauropodes, auteur principal de l’étude.

"J’ai partagé les informations avec mes collègues scientifiques, des vétérinaires, des médecins… qui m’ont dit 'c’est incroyable, on dirait une infection respiratoire !'"

Comme le raconte ce chercheur au Royal Ontario Museum de l’Université de Toronto.

Ce qui les a mis sur la piste ? Les saillies anormales étaient localisées vers le bas du cou de l’animal, pile à l’intersection des sacs aériens, des poches remplies d’air connectées aux poumons – une caractéristique des systèmes respiratoires propres aux dinosaures et aux oiseaux.

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Comment les oiseaux d’aujourd’hui tombent-ils malades ?

L’imagerie au scanner a ensuite analysé l’intérieur des os, confirmant une anomalie qui se serait très probablement formée de manière secondaire, en réponse à une infection des sacs aériens.

Difficile pour autant de poser un diagnostic, vu qu’il ne reste aucune trace biologique de ces tissus. Les scientifiques sont donc allés enquêter chez les plus proches descendants vivants de Dolly : les oiseaux. "Comme les oiseaux sont des dinosaures, c’était une approche qui faisait sens du point de vue de l’évolution", explique Cary Woodruff.

Son équipe, constituée aussi de vétérinaires, a observé chez les oiseaux des pathologies produisant les mêmes symptômes osseux.

En particulier une maladie aux caractéristiques "très, très similaires" : l’aspergillose, une infection respiratoire fongique (des micro-champignons). "Aujourd’hui chez les oiseaux, c’est l’infection respiratoire la plus répandue qui, du point de vue de l’évolution, doit bien venir de quelque part", souligne le paléontologue.

Dolly vivait dans un climat chaud et humide, un environnement propice aux infections fongiques, ajoute le chercheur qui exclut une maladie virale type grippe aviaire, car "elle n’attaque pas les os de la même manière".

L’aspergillose provoque des symptômes grippaux tels la fièvre, des maux de tête, des éternuements et de la toux. Elle peut être mortelle si elle n’est pas soignée.

"Dolly devait se sentir très mal. Ça l’a peut-être tuée, ou alors affaiblie, en en faisant une proie facile pour ses prédateurs" comme le redoutable T-rex, imagine Cary Woodruff. u

Extrait de matière grise du 09/02/2021:

Les dinosaures souffraient-ils aussi de cancers ?

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