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"Les dotations publiques des partis représentent moins de 0,5% du budget de l’Etat", affirme Edouard Delruelle

Edouard Delruelle : "Le financement des partis politiques représente moins de 0,5% du budget de l'Etat"

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Les partis politiques belges génèrent 93 millions d’euros chaque année, dont 75 millions sont de l’argent public. Pour le collectif d’associations "We need to talk" ("Il faut qu’on parle", ndlr), c’est trop. C’est ce qu’est venu expliquer ce mercredi sur le plateau de " QR le débat " David Van Reybrouck. Membre du Groupe Vendredi. " Nous avons lancé la semaine dernière "We need to talk" parce qu’il y a un vrai problème avec le financement des partis politiques. La somme allouée aux partis a quintuplé en trente ans. Aujourd’hui, les 75 millions d’euros de dotations reviennent à 200.000 euros par jour que les contribuables donnent aux partis politiques ", affirme-t-il. " Un citoyen belge paie deux fois plus qu’un Allemand, un Danois ou un Suédois pour le fonctionnement des partis politiques et quatre fois plus qu’un Hollandais. On se retrouve dans une situation où certains partis on tellement d’argent qu’ils ne savent plus quoi en faire."

David Van Reybrouck : "Le financement des partis politiques a quintuplé en trente ans"

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Pour lui, les choses évoluent positivement. Certains partis discutent d’une diminution des dotations. Le PTB par exemple se dit prêt à diminuer les dotations de moitié.

"Le PTB se dit prêt à diminuer sa dotation de moitié"

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"Il ne faut pas confondre les salaires des élus et le financement des partis", affirme Edouard Delruelle, professeur de Philosophie politique à l’Université de Liège. "Dans les pays qu’a cités David Van Reybrouck, d’autres financements sont-ils possibles ? En Belgique, les financements privés sont interdits. Si les dotations publiques ont été multipliées par cinq, c’est parce qu’avant, les partis étaient financés de façon opaque par les entreprises. Je préfère qu’on sache qu’elle est la dotation publique plutôt qu’un financement privé qui se fait de la main à la main comme ça existait dans les années 70."

Pour lui de plus, diminuer de moitié les dotations n’aurait pas un grand effet. "La démocratie a un prix. L’ensemble de ce que coûtent les partis, cabinets, gouvernements, députés – et on peut discuter de savoir s’il faut les réduire ou non – globalement c’est moins que 0.5% des budgets de l’État, hors sécurité sociale. Si on réduisait les dotations de moitié, il y aurait peut-être un effet d’exemplarité, mais les résultats seraient pelliculaires par rapport à ce que coûte l’éducation, la police, l’armée etc. Il faut relativiser."

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Le politologue de l’ULB, Pascal Delwit, tient lui aussi à nuancer les propos. "Si on prend les financements publics et les dotations qui existent dans les groupes parlementaires, les partis politiques belges sont bien lotis. Mais il faut être prudent dans les comparaisons. En Allemagne, les partis sont moins financés en effet, mais en revanche les fondations des partis sont bien plus financées que chez nous. En France également. Leurs partis sont moins financés mais les frais électoraux sont remboursés." Selon lui toutefois, les dotations belges pourraient effectivement être revues à la baisse.

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