Dans la chronique Déclic et des claques, Sophie Léonard explique la philosophie qui se cache derrière les drag queens, ces nouvelles stars de la Pop Culture.
L'émission de téléréalité Drag Race a fait ses débuts à la RTBF. Dans cette compétition entre 10 drag queens, les participantes doivent donc montrer leur charisme, leur originalité, leur audace et leur talent. Cheveux loufoques, talons de 15cm, robes pailletées, maquillage à l'extrême, le mot d'ordre c'est l'extravagance. Les drag queens sont majoritairement des hommes qui performent la féminité de façon exagérée.
Cette émission est basée sur la version américaine RuPaul's Drag Race faisant un carton aux Etats-Unis. Depuis sa première saison diffusée en 2009, elle fut adaptée dans de nombreux pays comme la Thaïlande, le Royaume-Uni, le Canada ou encore la France. C'est RuPaul, une drag queen américaine, qui est à l'origine de ce show télévisé qui a bouleversé la représentation de la culture drag et LGBT. Derrière les paillettes, RuPaul met aussi en valeur les parcours individuels des drag queens souvent difficiles et précaires.
Derrière les performances se retrouve tout un état d'esprit, le "camp", l'outrance dans une constante recherche d'élégance, un équilibre entre le bon et le mauvais gout. Pour être "camp" il faut que l'exagération soit assumée, il faut avoir conscience que l'on incarne un personnage et le surjouer avec sincérité.
Plusieurs personnalités extravagantes comme les chanteurs et chanteuses, acteurs et actrices, possèdent des caractéristiques "camp". Parmi celles-ci, Elton John, Cher, Lady Gaga, Céline Dion, Arielle Dombasle ou encore Amanda Lear. On parle ici d'une excentricité couplée à une sorte de premier degré.